Après les conflits entre bailleurs et locataires, l’heure est maintenant à ceux qui opposent les bailleurs aux courtiers. A Kinshasa, il devient de plus en plus fréquent de voir l’opposition entre bailleurs et courtiers en ce qui concerne les honoraires (commissions) qui, pourtant, reviennent de droit aux courtiers.
A ce sujet, plusieurs bailleurs rencontrés se tapent la part du lion prétextant que « sans leurs maisons, les commissionnaires n’existeraient pas. D’où, le partage du butin avec ces derniers est tout à fait fondé », estiment-ils.
Alors que la loi n°15/025 du 31/12/2015 relative aux baux à loyers dans son article 10 stipule que « les honoraires de l’agence immobilière lors du contrat de bail, correspondent à un mois de loyer et sont à la charge de la personne qui a sollicité ses services. Toutefois, lorsque les deux parties saisissent simultanément la même agence immobilière, les honoraires sont supportés par moitié par le bailleur et le preneur ».
Face à cette problématique tant préoccupante pour les courtiers, Gauthier Nsungidi, patron de l’agence immobilière « Mbongo ebele » que l’on retrouve un peu partout dans la commune de la commune de Ngaliema, déplore le comportement des actuels bailleurs en ces termes : « selon le contrat de bail dans son article premier, le bailleur donne en location sa maison au locataire tandis que nous les courtiers, guidons dans l’achat ou à la location de cette dernière. Je suis étonné de voir un bailleur en dépit d’avoir reçu sa garantie locative, vouloir également toucher à mon honoraire ! Que faire ? Le pays va mal. Si nous refusons de partager à moitié, les bailleurs nous menacent de boycotter l’affaire tout en promettant de ne plus faire recours à nos agences respectives et entre temps nous avons des familles à nourrir. Pas moyen de les poursuivre en justice par peur d’être mal vu et au risque de basculer du côté des indésirables », déplore-t-il.
Il est mieux que chacun fasse son travail. le bailleur doit se contenter de la perception de sa garantie locative. Tel est le souhait des courtiers aux abois.
Serge Maheme