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FILE - Former Secretary of State Madeleine Albright speaks at a reception celebrating the completion of the U.S. Diplomacy Center Pavilion at the State Department in Washington, Jan. 10, 2017. Albright has died of cancer, her family said Wednesday, March 23, 2022. (AP Photo/Sait Serkan Gurbuz, File)
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Secrétaire d’État américain durant la période qui a coïncidé avec l’avènement de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) jusqu’à l’assassinat de m’zee Laurent-Désiré Kabila (1997-2001), l’on retiendra de leur relation ”niet, je l’ai raccroché au nez”, une phrase de ce dernier qui, d’après certains observateurs, aurait précipité sa chute.

Lors de sa première visite en Afrique subsaharienne, l’administration américaine s’était fixé 3 objectifs essentiels dont défendre les intérêts de Washington dans la région des grands lacs et établir des relations avec une nouvelle génération de dirigeants africains.

Revenant sur son accrochage avec m’zee, la secrétaire d’État américain avait un message à glisser au président Congolais, celui de pratiquer l’ouverture politique à l’opposition. Cette visite marquée par une enquête de Nations unies sur les massacres des Hutus pendant la conquête de l’AFDL. D’où vient le célèbre « niet » de m’zee Kabila face à des injonctions qu’il considérait dépassées. « Je l’ai dit niet et j’ai raccroché » a dit m’zee d’heureuse mémoire.

A travers les rues de Kinshasa, la population se souvient encore d’elle.

« Si nous parlons de l’alternance en RDC, c’est bien à cette dame qu’on doit révérence. C’est elle qui a martelé sur le droit de l’homme qui n’existait pas en Afrique subsaharienne et particulièrement au Congo ; elle est la génitrice de l’alternance pacifique en préconisant le remplacement des armes à celui de l’urne. Une vraie source d’inspiration pour les démocrates », indique les politologues Mubenga Gloire et Bolima Léopold.

« Nous regrettons beaucoup l’absence de m’zee Kabila et pensons qu’il aurait été le mieux placé pour sortir le pays du gouffre dans lequel il se trouve depuis la zairianisation. Il a démontré que nous pouvions émerger bien que ce ne soit pas facile ; malgré l’état de guerre il a pu créé le service national et en plus sous son règne, les enrichissements illicites n’ont pas eu lieu. Il était le seul à défier l’occident en réagissant non diplomatiquement à une injonction de Madeleine Albright. A cet effet, m’zee l’avait défié en ces termes : il faudra attendre une autre génération, pas moi en tout cas. Quel sacré culot de sa part », soutient-on.

Hormis son accrochage avec m’zee Kabila, la population kinoise retiendra d’elle l’application de l’alternance dont jouit actuellement le pays.

Serge Maheme

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