Tous les puzzles sont réunis pour la contestation des résultats des élections législatives et présidentielle de 2023. Pour cause, la loi électorale modifiée a perdu, selon le G13 qui en est l’initiateur, toute sa substance, au niveau de la commission parlementaire.
« S’il lui était donné de ressusciter, Henri Thomas Lokondo ne reconnaîtrait pas sa proposition de loi », a lancé un député national du Grand Équateur, pourtant membre de l’Union sacrée de la Nation. Car, poursuit-il, les réformes voulues par le peuple congolais ont été élaguées. Notamment, la publication, bureau de vote par bureau de vote, des résultats de la présidentielle et des législatives nationales. Mais aussi, le fait de ne pas aligner des membres de sa famille biologique comme suppléants, ou encore se réserver de donner des présents aux électeurs pendant la période de la campagne électorale.
« Nous ne pouvons pas préparer le lit pour un candidat qui a fait preuve d’une incompétence notoire », a déclaré, quant à lui, un membre de G13 qui a claqué la porte concernant la poursuite des travaux relatifs à ce projet de loi. Outre le G13 qui a quitté la salle, il y a également la coalition Lamuka et le Front commun pour le Congo fidèle au sénateur à vie Joseph Kabila.
De son côté, le speaker de la Chambre basse, Christophe Mboso, a recadré le G13 en rappelant que lorsqu’une proposition de loi arrive au niveau de la commission, elle devient une propriété de l’Assemblée nationale, et la plénière décide en dernier ressort sur les amendements à apporter.
La loi électorale, principal soubassement du rendez-vous des urnes de 2023, suscite déjà des contestations et divisions, à une année du scrutin. Il y a donc risque de tomber dans les scénarii de 2006, 2011 et 2018 où les résultats ont été contestés par la classe politique et la société civile.
Pourtant, l’objectif principal du G13, en modifiant cette loi, était d’éliminer les germes de conflit pour avoir les meilleures élections en 2023. Mais voilà que la même loi modifiée divise, au lieu d’unir. » Je suis du pouvoir, mais je regrette le comportement de nos députés qui militent plutôt pour leurs propres intérêts que ceux du peuple que nous sommes », déplore Alphonse Kalo, la trentaine, motard.
Tout compte fait, l’Opposition conteste désormais et la composition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) piloté par Denis Kadima, et la loi électorale modifiée.
LM