A la une

A petrol station displays fuel prices outside Dakar on January 18, 2016. - The Senegalese government reduced the price of fuel and other petroleum products, amid calls by unions of transport workers for further reduction. (Photo by SEYLLOU / AFP)
131Views

• Entre temps, il n’existe aucun plan de riposte face à la vie chère

Le prix du litre du carburant a connu des augmentations successives en janvier (de 1.995 FC à 2095 FC), avril (de 2.095 FC à 2.195 FC) et mai (de 2.150 FC à 2.345 FC). Cette énième augmentation en 2022 pourrait avoir des impacts sur d’autres produits, notamment la hausse du coût des produits de première nécessité, tributaire elle-même d’une possible augmentation du prix des transports et des autres services, et par conséquent, influer sur le maigre salaire du fonctionnaire, comme cela a toujours été le cas dans pareille circonstance.

Tout compte fait, des spécialistes et autres analystes estiment quant à eux que, le prix du litre atteindra dans quelques jours, la barre de 2.500 FC à la pompe.

Le ministère de l’Economie nationale a également reconnu ce réajustement des prix à travers son secrétaire général, Célestin Twite Yamwembo. « Le réajustement du prix des produits pétroliers est inévitable. Cette situation est souvent une conséquence d’un choix exogène, étant donné que la crise russo-ukrainienne a accentué l’instabilité du prix de pétrole sur le marché international », a-t-il déclaré, soutenant que la situation est nettement mieux pour les consommateurs locaux qui bénéficient d’une subvention de l’Etat congolais.Cette subvention dit-il, est évaluée à 96% du prix d’un litre d’essence dans la zone d’approvisionnement Ouest, raison pour laquelle, il se négocie à 2.345 Fc soit une subvention de 2.561 Fc par litre en lieu et place de 4.906 FC réellement praticable.

M.Twite Yamwembo a ajouté que le taux de la subvention du gouvernement de la République sur le litre, est pratiqué pour préserver le pouvoir d’achat de la population, hormis le carburant d’aviation internationale. Il a fait remarquer que la signature le 28 mai dernier de l’arrêté ministériel portant réajustement du prix des produits pétroliers par le ministre intérimaire de l’Economie nationale, répond à un impératif logistique auquel fait face la SEP Congo, a-t-il dit avant d’affirmer que la mutualisation des volumes a porté à 50.000 m3 de volume mensuel, alors qu’il était de 25.187 m3 auparavant.

Le secrétaire général à l’Economie national a également reconnu que la hausse du prix des produits pétroliers affecte plusieurs secteurs de la vie nationale, tels que le transport en commun et les mines. « La surchauffe internationale du pétrole n’offrant aucune perspective d’accalmie, le ministère de l’Economie nationale envisage un recours à l’ajustement par palier, afin de se rapprocher de la vérité du prix des différents carburants sur le marché intérieur. Il estime que cette option devra s’accompagner d’une certification régulière des pertes et manques à gagner résiduels et de leur paiement selon la même régularité ».

Pour la protection du pouvoir d’achat de la population

Pour Twite Yamwembo, le gouvernement de la République reste attentif aux difficultés évoquées par les sociétés publiques du secteur pétrolier, à l’occurrence la SEP Congo et reste déterminé à l’accompagner pour atteindre des solutions durables sans compromettre le pouvoir d’achat de la population. « Le gouvernement de la République ne ménagera aucun effort pour préserver le pouvoir d’achat du fait qu’il paye chaque fois la subvention pour éviter le pire », a rassuré Célestin Twite.

Une commission d’audit devra être constituée pour des raisons évidentes. D’ici au mois d’octobre 2022, cette commission devra d’abord mener une étude minutieuse pour donner les résultats susceptibles de constituer une piste pour extirper cette déplorable situation décriée sur toute l’étendue du territoire national. A ce sujet, le recrutement des cabinets a déjà été lancé pour le besoin de la cause.

Plusieurs facteurs influent sur le réajustement du prix du litre d’essence

Dans un autre volet, un expert du gouvernement qui a parlé sous le couvert de l’anonymat, motive cette hausse du prix du litre d’essence par plusieurs facteurs exogènes ayant eu pour conséquence, la hausse des cours des produits pétroliers sur le plan international. Dans les faits, explique cet expert, ce sont la crise sanitaire de la Covid-19 et surtout la guerre en Ukraine qui en sont les causes. « Comme pour ces trois hausses de l’année, on craint plus que jamais une autre augmentation du coût des transports et son impact, à la longue, sur les autres produits. Comme pour annoncer les couleurs, la population assiste passive, à la spéculation des coûts de transport, œuvre des transporteurs et conducteurs routiers véreux », explique-t-il.

Pour cet expert, tout va dépendre de l’ampleur de l’augmentation et de sa durée dans le temps. « Quand l’augmentation est faible, l’impact ne se fait pas sentir tout de suite. Quand elle est importante, elle va se faire sentir. Si l’augmentation dure longtemps, elle va se faire sentir, dans le cas contraire elle n’aura pas de répercussion sur les autres produits. Mais après tout, vous avez l’effet psychologique.

Quand il y a une augmentation, même si ça ne joue pas sur les coûts, des opérateurs économiques essaient de profiter de la situation parce qu’ils y voient une opportunité pour augmenter le prix des produits », ajoute-t-il, avant de prévenir sur une quatrième augmentation des prix du carburants dans les tous prochains jours, ce qui pourrait ramener le prix du litre d’essence à 2.500 FC à la pompe.

Sur le terrain, plusieurs chauffeurs déclarent ne pas être surpris par cette énième augmentation du prix des carburants en 2022. Ils regrettent néanmoins le manque de proactivité du gouvernement de la République et l’appelle à soutenir les consommateurs par des mesures d’assouplissements.

Pour sa part, la population invite le gouvernement de la république à rendre public son plan de riposte face à la vie chère, comme c’est le cas dans plusieurs autres pays du monde. « Cette augmentation n’est pas une surprise pour nous. Nous déplorons simplement le fait que le gouvernement de la république à travers le Comité de conjoncture économique, ne prend jamais des décisions salutaires au profit de la population. Pourtant, toutes ces augmentations sont connues par nos autorités et que par conséquent, des mesures devaient être prises pour adapter ces augmentations au coût de la vie », a dénoncé M. Jean Mukuti, fonctionnaire de son état.

Au regard de tout ce qui précède, il y a lieu de craindre une explosion de la situation économique sur le marché, à cause de la flambée des prix de première nécessité, occasionnant ainsi la détérioration continue du pouvoir d’achat.

José Wakadila

Laisser un commentaire