Cela fait exactement 37 ans depuis que l’eau de la Régie de distribution d’eau, « Regideso », a cessé de couler dans certains quartiers de la commune de Selembao, plus précisément au quartier Kombe et ses environs, à quelques mètres de l’hôpital de Référence de Makala, ex-Sanatorium.
Dans certaines parcelles de cette municipalité de Kinshasa, les robinets sont quasi-inexistants et les habitants sont contraints de consommer l’eau de forage et de puits, creusés le long de la rivière Kalamu, où un bidon de 20 litres s’achète à cent francs congolais. C’est notamment le cas du quartier Kombe.
Malgré la richesse hydrographique dont recèle la République démocratique du Congo, certains habitants de quelques communes de Kinshasa font face à un manque criant en désserte en eau potable. Ils sont nombreux à vivre un calvaire total pour s’approvisionner en eau potable.
Selon une dame septuagénaire dénommée Ndona, habitant le quartier Kombe « l’eau a cessé de couler depuis 1985, année de l’achat de sa parcelle avec son mari».
A quelques encablures de là, un privé a installé ses forages dans plusieurs quartiers de la même commune dans un but lucratif. Un bidon d’eau de 20 litres coute 100fc. « Nous vendons un bidon de 20 litres à 100 FC et celui de 25 litres à 150 fc.
Ces forages appartiennent à un privé, nous sommes nombreux. Notre Directeur général a beaucoup de forages à travers la commune.» a dit un jeune homme rencontré sur le lieu.
Et d’ajouter « Je sais que le fait de tourner la manivelle va déformer mon corps et surtout que ma poitrine commence déjà à gonfler. Mais je n’ai pas de choix. Au lieu de rester à la maison, je préfère venir chercher une substance pour survivre».
Forage, un véritable job d’enrichissement
Les forages sont devenus un marché florissant dans ce coin de la capitale. L’on constate des longues files de bidons dans certaines parcelles où sont construits des forages. Un bidon s’achète au même prix que celui d’un puit soit 100 Fc.
« Nous souffrons ce dernier temps. Je dispose d’un peu de fonds mais je ne parviens pas à acheter un bidon de 25 litres vendu à 150 Fc. Pour cause, tous les forages sont pris d’assaut », se lamente Naomie Nkunga, habitante de Selembao, quartier Kombe.
Ainsi s’approvisionnent les habitants de Selembao et d’autres communes rurales de Kinshasa. Et par manque d’une bonne politique gouvernementale, la REGIDESO perd sa clientèle et, par ricochet, des milliards de francs congolais qui devraient être canalisés dans le compte général du trésor public.
JBL