L’orientation post-secondaire constitue une véritable problématique en République Démocratique du Congo. Après l’obtention du diplôme d’État, les diplômés sont face à un choix déterminant à opérer afin de jalonner leur avenir. Entre université, formation ou encore école de métiers, plusieurs opèrent des choix à tort ou à raison. Le cursus universitaire en RDC est très prisé parfois au mépris des écoles de métiers et/ou des formations.
L’université est-elle un passage obligé ? Les écoles de métiers et/ou les centres de formations, sont-ils pour les plus faibles ou les ratés ? Média Congo Press a prêté sa plume à Blanchine Mazanga, coach en développement personnel, et Tracy Ntumba, experte en éducation. Toutes deux abordent de la question.
Vision et perspectives comme moteur de choix
« […] avant de choisir un format d’éducation, nous devrions définir notre projet, mission ou objectif de vie, car l’éducation est juste un processus qui nous permet d’acquérir des savoirs (connaissances théoriques, savoir-faire ou pratiques professionnelles) qui vont nous permettre de réaliser cet objectif, » pense Blanchine Mazanga.
Cette dernière estime que tout part des connaissances de sa mission de vie. Pour elle, certains doivent obligatoirement suivre un cursus académique court ou long, d’autres devront privilégier un apprentissage plus, j’y pratique avec des écoles de métier, tandis que d’autres devront eux suivre des formations certifiantes, voire évoluer auprès de mentors. Vue de cette manière, qu’il s’agisse d’université, d’école de métiers ou encore de formation, « ce qui fait la place de choix dans la société, c’est avant tout la valeur ajoutée des individus qui la compose. Seules les compétences peuvent garantir ce positionnement, » estime Tracy Ntumba, tout en martelant que ces compétences peuvent s’acquérir à plusieurs endroits, à l’université, mais aussi dans les écoles techniques, dans les écoles des métiers, dans les centres de formation.
Les écoles de métiers « des centres pour ratés »
Contrairement à une certaine opinion qui pense que les écoles de métiers sont pour les moins intelligents ou des ratés, la coach Blanchine pense que l’opinion à cette perception du fait qu’on a fait de ces écoles des lieux « de sanction ou un purgatoire pour les élèves indisciplinés ou j’y qui échouent à l’école dite ’’normale’’ » ou encore « des centres de rééducation pour enfants kuluna ou en décrochage scolaire » alors que sur le marché de l’emploi, il y a d’autres postes « qui yy demandent des savoirs faire et compétences qui ne s’apprennent que dans les écoles de métiers ».
Les écoles de métiers auraient donc un certain avantage puisqu’elles « […] sont importantes en ce sens qu’ellesy permettent aux futurs demandeurs d’emploi d’acquérir, non seulement les connaissances essentielles sur la matière à apprendre, mais aussi les compétences requises directement pour les métiers. Elles focalisent directement l’apprentissage sur la pratique, elles répondent à des besoins imminents et favorisent ainsi l’employabilité des jeunes », ajoute Tracy Ntumba.
L’orientation scolaire et familiale en défaillance
Toutes ces questions devraient être traitées en amont dans une synergie complémentaire. Faute d’orientation, certains HT GT élèves n’opèrent pas leur choix en tenant compte de leurs aptitudes, dons ou talents, mais se basent plutôt sur des choix leur imposer, ou encore au gré d’influence de masse.
D’où il est important, estime Tracy Ntumba, que les conseillers d’orientation jouent pleinement leur rôle dans les écoles, ce qui n’en est pourtant pas le cas à ce jour dans plusieurs écoles. Mais cela ne devrait pas qu’être l’apanage seule des conseillers d’orientations ou des enseignants, mais aussi et d’abord de l’élève lui-même, puis des adultes qui gravitent autour de ce dernier qui ont donc la responsabilité de venir en appui dans ce processus qu’on appelle connaissance ou découverte de soi, reste d’avis Blanchine Mazanga.
Pourtant, le constat sur terrain en RDC reste amer où « les écoles de métiers sont minimisés. Nous sommes encore une nation qui valorise les diplômes, la théorie sans résultat ni pratiques pour les conforter. Sous d’autres cieux, on ne s’intéresse pas uniquement à vos diplômes, à ce que vous dites connaitre, mais plutôt à ce que vous pouvez produire, créer, générer à partir de ce que vous avez appris, » dit Blanchine Mazanga.
Ainsi donc, les cycles d’orientations avec tous les acteurs impliqués devraient jouer pleinement leur rôle pour avoir une société avec des citoyens qui se retrouvent chacun à sa place en y apportant une plus-value pour le développement de la Nation.
Djodjo Vondi