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C’est en principe ce vendredi 30 septembre que les rideaux du Forum Public 2022 de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui se tient à Genève devaient tomber.

Au cours des travaux, les experts ont affirmé que les nouvelles technologies peuvent aider les entreprises, à jouer un rôle plus important dans le commerce mondial et ce, en réduisant la fracture numérique.

Selon ce groupe d’experts de haut niveau, une action coordonnée sur cette question s’avère plus importante, au moment où l’humanité toute entière est confrontée à une série de crises : la pandémie du Covid-19, la restructuration de la chaîne d’approvisionnement, l’insécurité alimentaire, la pénurie d’énergie ainsi que la récession économique.

Ces experts ont également soutenu que la numérisation pourrait être un moteur clé de la croissance économique, mais à condition que des mesures soient prises pour uniformiser les règles du jeu et soutenir ceux qui se voient refuser l’accès numérique. « Actuellement, 40% de la population mondiale n’a pas accès à Internet, et beaucoup d’entre eux n’ont même pas accès à l’électricité », ont-ils estimé.

Ils ont soutenu d’autre part que la pandémie à Covid-19 avait un impact social et économique grave sur l’Afrique. Malgré cela, des milliers d’entreprises africaines ont utilisé les plateformes numériques pendant la pandémie, pour élargir leur base de consommateurs et toucher de nombreux autres pays. Ce qui fait qu’il existe un énorme potentiel pour les entreprises africaines de saisir les opportunités numériques, surtout que l’Afrique ne représente que 2,5% du commerce mondial et que 60% de la population africaine a moins de 30 ans.

« Si les décideurs peuvent mettre en place les bonnes règles pour le commerce électronique, les pays développés et les pays en développement en bénéficieront », a encore estimé ce groupe d’experts, avant de souligner l’importance d’exploiter les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui va contribuer à supprimer les barrières commerciales.

Les instituts d’émission doivent renoncer au resserrement de leur politique monétaire

Dans son intervention lors de l’ouverture des travaux de ce forum, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a fait savoir que le relèvement des taux directeurs des banques centrales dans les pays développés, a des effets assez graves sur les pays en développement.

D’où son appel aux instituts d’émission, à renoncer au resserrement de leur politique monétaire, lorsque l’inflation est provoquée par des facteurs liés à l’offre.

Selon elle, les banques centrales n’ont pas vraiment d’autre choix que d’augmenter les taux d’intérêt pour combattre l’inflation, mais les répercussions de cette hausse sur les pays en développement sont assez graves. Aussi a-t-elle souligné qu’une politique monétaire restrictive destinée à réduire les tensions inflationnistes dans les pays développés, alourdit inévitablement le service de la dette et provoque des sorties de capitaux dans les économies émergentes et en développement.

A l’en croire, ce qui se passe dans les pays développés a une incidence sur le poids de la dette des pays émergents et en développement, sur ce qu’ils doivent payer pour assurer le service de la dette et sur la fuite des capitaux de leurs économies vers les pays riches.

C’est la raison pour laquelle a-t-elle insisté sur l’importance pour les banques centrales, de bien déterminer si l’inflation est provoquée par la forte demande ou si la hausse des prix est liée à des raisons structurelles du côté de l’offre. « S’il s’agit de facteurs liés à l’offre, sur lesquels vous n’avez pas de contrôle, continuer à augmenter les taux d’intérêt est contre-productif », a-t-elle recommandé.

Au regard de toutes ces réalités, la directrice de l’OMC prédit une récession mondiale. « Nous commencions à voir des signes de relance après la pandémie. Mais le monde est désormais confronté à de nombreuses crises, de la guerre en Ukraine à l’alimentation, en passant par le climat et l’énergie », a-t-elle rappelé, avant d’inviter tout le monde faire face à ce qui ressemble à une récession mondiale qui approche. Mais en même temps poursuit-elle, il faut commencer à penser à la reprise et rétablir la croissance.

Pour rappel, le Forum public rassemble les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les universitaires et les consommateurs, pour examiner comment le système commercial peut contribuer à soutenir et à maintenir une reprise économique inclusive.

Près de 3 200 personnes ont pris leur inscription pour prendre part au Forum Public 2022 qui devait connaître 147 sessions et près de 670 conférenciers.

José Wakadila

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