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Les usagers de l’axe routier Aru-Durba reliant les provinces de l’Ituri et du Haut-Uele se plaignent du délabrement de ce tronçon routier, long d’environ 120 kilomètres, qui sert de route d’approvisionnement en intrants de la Mine d’or de Kibali implantée en territoire de Watsa, dans la province du Haut-Uele, ce tronçon est marqué par un trafic intense des camions en provenance du Kenya et de l’Ouganda voisins.

Quelques-uns interrogés ce dimanche 09 octobre, révèlent que les camions passent des heures voire toute la journée dans des bourbiers entre les localités de Edyong’a et Apinaka dans la chefferie des Aluru (territoire d’Aru) à cause de la stagnation des eaux des pluies sur la route. Ce qui suscite l’indignation des chauffeurs qui, d’une part, accusent l’entreprise contractante de Kibali Gold Mine d’incompétente. D’autre part, des usagers se demandent « pourquoi l’État congolais n’arrive pas à asphalter ce tronçon de la RN26 ? ».

« L’indignation devient encore plus justifiée quand on sait que la mine d’or de Kibali qui se ravitaille en intrants à partir du port de Mombasa au Kenya apporte au pays un investissement valant plus de 2,5 milliards de dollars. Plus est, depuis son implantation dans la province du Haut-Uele, non seulement qu’elle paie des sociétés de sous-traitance pour la maintenance de cet axe routier, mais aussi elle paie son usage soumis à des droits de péage au Fonds national d’entretien routier [Foner] et aux régies provinciales de l’Ituri et du Haut-Uele », déplore la société civile locale.

Un chauffeur usager de ce tronçon interrogé pense que le délabrement de cette route serait lié au fait que le gouvernement congolais aurait tout simplement abandonné cette route à la société Kibali Gold Mine.

« Depuis que cette société a lancé ses opérations d’exploitations industrielles dans la contrée. Cependant, le même gouvernement à travers ses services à tous les niveaux, continue à percevoir des taxes et droits de péage route sur un tronçon oublié de ses programmes. Arnaque ou rançon ? », s’interroge-t-il.

Signalons qu’avec l’insécurité grandissante dans la province de l’Ituri et l’envahissement des zones d’exploitations minières par les Chinois qui utilisent des gros engins, le trafic routier a sensiblement augmenté sur cet axe dans la mesure où tous les engins des opérateurs économiques qui passaient par l’Ituri pour gagner la province de la Tshopo ont tous opté pour cette même trajectoire, faisant d’elle l’axe routier le plus fréquenté de toute la grande orientale non démembrée.

Les gouvernements provinciaux (Ituri et Haut-Uele) qui se trouvent à cheval perçoivent des frais de péages routes sans avoir à réhabiliter ne serait-ce qu’un seul centimètre, déplorent les observateurs qui ajoutent que la mine d’or de Kibali paie non seulement des taxes liées à ses opérations, mais aussi des péages pour la route qu’elle réhabilite elle-même.

Les efforts fournis pour avoir les éléments d’éclaircissement sur ce dossier auprès des autorités provinciales demeurent sans succès.

Josué Nsalanga/ Isiro

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