Près de 6 mois viennent de s’écouler depuis que les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ont été mises sous Etat de siège dans l’objectif de restaurer la paix et l’autorité de l’État. Mais le bilan reste mitigé, estime la population de Beni.
La perception communautaire autour de cette mesure exceptionnelle divergence. Si les autorités parlent des avancées significatives, la population déplore plusieurs défis qui reste à relever. Nombreux habitants de la ville de Beni se sont exprimés au cours d’une conférence-débat et « tribune libre”, organisées par la société civile, coordination urbaine de Beni.
Il était question de raprocher la population des autorités de l’État de siège, d’étudier les causes profondes des conflits au Nord-Kivu et comprendre l’efficacité des solutions proposées par le gouvernement congolais pour mettre fin à ce conflit, a fait savoir Maître Pépin Kavotha, son président.
« La conférence a porté sur la thématique axée sur les causes des conflits et guerres au Nord-Kivu et les réponses proposées par le gouvernement. Nous avons, avec les participants passé en revue presque toutes les causes qui ont émaillé notre province. C’est par exemple, les causes de l’identité des auteurs de conflit, ceux qui sont à la recherche des terres arables. Les participants ont eu à poser beaucoup de questions. L’autorité qui était là c’est le commandant ville de la police qui a répondu aux différentes questions », a-t-il expliqué.
Certains efforts consentis dans le cadre de l’Etat de siège sont reconnus par la population. Mais elle veut voir les autorités arrêter les tueries des civils pour qu’elle parle de la réussite de cette mesure.
« L’Etat de siège travaille moyennement mais ce qui fait croire que ça ne marche pas c’est de voir que les civils sont en train d’être tués encore [surtout en territoire de Beni]. On ne peut pas continuer à tuer les gens pêle-mêle comme les bêtes. On peut laisser toutes les autres recommandations mais qu’on n’arrête d’abord le sang des civils qui coulent encore. Actuellement, les entités qui n’étaient pas encore touchées par les tueries commencent à enregistrer les morts. Les gens meurent en cascade. Même moi j’ai été capturé par les assaillants à Komanda [RN4 en Ituri] », a expliqué Kambale Evariste, l’un des participants.
L’autre participante, c’est madame Fanny Siyangza qui estime que les avancées de l’Etat de siège sont constatées et soutenues par la population. Mais elle fustige les défis judiciaires dont l’impunité dans sle chef des autorités face à certains « malfaiteurs » dans la région.
L’État de siège a été décrété par le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis le 6 mai 2021. Il a été prorogé à dix reprises de manière consécutive par le parlement sur fond de contestation de l’opinion publique. La société civile du Nord-Kivu souhaite que la prochaine prorogation soit faite après évaluation qui pourra englober toutes les couches de la population dans ces 2 provinces.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)