À 10 mois des élections générales prévues le 20 décembre 2023 en République démocratique du Congo, deux faits viennent d’entamer la crédibilité de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Il s’agit de la découverte, le 14 février dernier, de 300 cartes d’électeurs vierges entre les mains d’un particulier, à Masimanimba, province du Kwilu, ainsi que des kits électoraux (kits d’enrôlement, panneaux solaires et batteries au lithium) trouvés dans un véhicule accidenté le 22 du même mois à Tshikapa, au Kasaï central.
Plusieurs Congolais se demandent comment des documents aussi sensibles peuvent se retrouver entre les mains des particuliers. Des langues crient déjà à une tricherie dont le décor est déjà planté. Surtout que les deux faits ont préalablement été dénoncés à travers des réseaux sociaux, avant que la Ceni ne fasse des communiqués officiels pour les dénoncer, les condamner et exiger des sanctions exemplaires.
« Si ce n’est pas de l’incompétence, c’est de la complicité », a réagi, mercredi 1er mars, Paul Diakese qui craint que certains candidats ne soient déjà élus avant même ces élections.
« Nul ne sait si plusieurs kits électoraux se trouvent déjà dans des maisons de certains futurs candidats aux prochaines élections », s’inquiète un député national qui a requis l’anonymat. Ce dernier exige des enquêtes indépendantes à la Ceni pour vérifier si tous les kits électoraux sont toujours à son contrôle.
Par rapport à la situation de Masimanimba, si la Ceni, dans son communiqué, n’a pas révélé l’identité de cet incivique en possession de 300 cartes d’électeurs, Paul Diakese le présente comme proche d’un ministre du gouvernement, membre de l’Union sacrée de la nation.
L’opinion attend les résultats des enquêtes initiées par la Ceni pour être fixée à cet effet.
On encourage néanmoins la décision du bureau de la Ceni d’avoir mis fin aux prestations contractuelles de certains de ses cadres et agents pour atteinte à l’intégrité du processus électoral. C’est les cas du logisticien de l’antenne de Bumbu à Kinshasa, celui de l’antenne de Bomongo dans la province de l’Equateur; le secrétaire exécutif provincial a.i. de la province de la Mongala.
La centrale électorale a appelé, à cette occasion, la population, à dénoncer aux autorités judiciaires les plus proches, « tout cas de détention irrégulière du matériel électoral par des personnes non autorisées ».
Il faut rappeler que le Pprd, parti cher à Joseph Kabila, a boycotté ces opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, estimant qu’elles sont entachées d’irrégularités, notamment de par la composition du bureau de la Ceni.
LM