Un flou caractérise les circonstances ayant conduit au meurtre de l’ambassadeur italien en RDC, Luca Attanasio, lundi 22 février 2021, dans la province du Nord-Kivu. Des zones d’ombre qui nécessitent la lumière en vue d’éviter que pareille catastrophe ne se reproduise demain.
D’abord, à l’annonce de cette disparition tragique, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita, a fait une déclaration qui a frôlé le scandale. Selon lui, il n’était pas au courant de la présence, dans sa province, du diplomate italien. Et ni les services de sécurité, les autorités de la police et des Fardc n’étaient informés.
Pourtant, l’Ambassade italienne à Kinshasa dit avoir écrit à la Présidence de la République pour signaler ce déplacement.
S’il est vrai que l’Ambassade avait saisi la Présidence de la République, on se demande comment l’information n’est pas parvenue aux autorités provinciales du Nord-Kivu.
Or, c’est depuis vendredi 19 février que Luca Attanasio séjournait dans cette partie du pays. L’illustre disparu y est donc resté trois jours sans que la province ne sache qu’il est là.
Un autre élément, l’ambassadeur a voyagé par un avion de la Monusco. Pourquoi celle-ci n’avait-elle pas fait part aux autorités sur place de la présence de cette importante personnalité ? En plus, l’ambassadeur n’avait aucune sécurité des casques bleus.
Les enquêtes pourront donc élucider les contours de cet assassinat.
Mais déjà, des failles sont visibles au niveau des services de sécurité de la RDC, de la Monusco ainsi que de l’Ambassade italienne à Kinshasa.
Une équipe de la présidence se joint à la commission d’enquête
Des enquêteurs descendent déjà sur le lieu où a été tué le diplomate italien Luca Attanasio. Ils seront joints d’une équipe de la Présidence de la République, tel que décidé lundi 22 février dans la soirée par le comité de crise présidé par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.
Un avion de la Monusco rapatrie la dépouille de l’ambassadeur ce mardi à Kinshasa
Le corps de l’ambassadeur italien sera rapatrié ce mardi 23 février par un vol affrété par la Monusco d’abord à Kinshasa, avant l’étape de Rome, en Italie.
Les Fdlr démentent leur implication
Aussitôt le meurtre commis, Kinshasa a pointé du doigt les Fdlr comme auteurs de cet acte ignoble. Le porte-parole de ce mouvement, Cure Ngoma, n’a pas tardé à réagir, niant son implication. Car, poursuit le porte-parole, à proximité du lieu du drame, se trouvent les armées congolaises et rwandaises.
LM