Les billets de banque en dollar américain ternis, ceux portant des mentions au stylo et d’avant 2013 sont depuis un certain temps refusés sur les marchés de Beni dans le Nord-Kivu suite à la rigueur dont font montre les banques et coopératives financières dans le contrôle de leur état. Ce qui préjudicie les transactions, dénoncent les changeurs de monnaie et autres opérateurs économiques.
« Nous sommes surpris de constater que depuis un certain temps la vérification des billets de dollar américain devient rigoureuse. Il suffit de constater des simples mentions au stylo sur le billet on le refuse directement. Nous on les reçoit comme dans l’ancien temps mais on a du mal à les changer avec les clients », a expliqué mademoiselle Pacifique, tenancière d’une shop Airtel Money au centre commercial de Matonge.
Kambale Christian, changeur de monnaie au rond-point central de Beni, demande aux autorités de se saisir de cette affaire et en apportant une réponse.
De son côté, l’analyste économiste Joël Kanyamnada, ce comportement relèverait de deux facteurs, à savoir : psychologique et politique.
« La population peut avoir crainte d’une décision éventuelle et subite du gouvernement congolais concernant la valorisation de la monnaie nationale [Francs Congolais] au détriment du dollar américain. Car « la mauvaise monnaie chasse la bonne », cette loi de Greencham s’illustre par le fait que les utilisateurs de la monnaie refusaient d’utiliser la monnaie en bon état et utiliser les billet avec des frais (cassures) ou des altercations.
Quand les gens économiques constatent cette situation, cela peut attirer l’attention des commerçants au point d’être plus rigoureux et de refuser même les bons billets. Mais c’est une erreur car le dollar américain est une monnaie aussi légale utilisée dans notre pays avec un cour légal et forcé… », a analysé Joël Kanyamnada, enseignant en faculté des sciences économiques à l’université officielle de Semuliki (UOS) de Beni.
Malgré les différentes plaintes des opérateurs économiques, le service compétent voire les autorités de la ville ne se sont pas encore prononcés.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)
