Samuel Mbemba Kabuya, ministre des Droits humains
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Après trois jours d’intenses travaux, la 9ᵉ édition du Forum africain sur la justice transitionnelle s’est clôturée à Kinshasa, marquant un tournant majeur dans la réflexion sur la justice, la vérité et la réparation en Afrique.
Organisé à l’initiative de l’Union africaine en collaboration avec le Gouvernement congolais, à travers le ministère des Droits humains, ce forum avait pour thème : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations ». Plus de 300 participants venus de tout le continent, ainsi que des représentants d’organismes internationaux, ont pris part à cette rencontre.
Dans son discours de clôture, le ministre congolais des Droits humains, Me Samuel Mbemba Kabuya, a dressé un constat accablant sur les massacres attribués au Rwanda dans l’Est de la RDC. Selon lui, le pays a déjà perdu plus de 10 millions de vies humaines, tandis que des millions de survivants continuent de subir les conséquences de cette crise prolongée.
Extrait du discours du ministre
« Les victimes n’attendent plus des promesses. Elles attendent des réparations, une reconnaissance, une place dans l’Histoire. L’Afrique ne guérira pas tant que les blessures seront niées. Elle ne se relèvera pas tant que les femmes violées se cachent. Elle ne brillera pas tant que ses enfants nés du chaos sont traités comme des ombres. C’est ici, à Kinshasa, que nous avons choisi de rompre avec le silence. C’est ici que nous avons commencé à dire aux victimes que nous les avons entendues et que nous allons réparer. Et si demain un enfant demandait ce que l’Afrique a fait pour les siens, alors ce forum sera la réponse. Qu’ils se souviennent que les dirigeants, les survivants, les juristes et les ministres se sont levés pour dire non. »
Poursuivant son propos, le ministre a lancé un appel vibrant à la communauté africaine et internationale : « En rentrant chez vous, n’oubliez pas ce qui se passe en RDC. Ce pays est en train de connaître un drame qu’aucun autre pays n’a jamais connu. Nous comptons plus de 10 millions de morts et autant de victimes survivantes impactées. Cela signifie que 20% de la population congolaise est directement marquée par les affres d’un crime ignoré, d’un génocide. »
La clôture de ce forum a ainsi résonné comme un appel à la mémoire, à la justice et à l’action urgente, dans un contexte où la RDC continue de faire face à une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent.
Daniel Aloterembi
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