La reprise des cours dans la ville de Beni (Nord-Kivu) n’est pas une nouvelle réjouissante pour tous. Alors que certains déplacés résident dans des familles ou églises, ceux qui, faute de places, ont trouvé refuge dans des salles de classe, craignent d’être chassés et perdre leurs toits.
Il s’agit des personnes ayant fui les crimes commis par les rebelles des forces démocratiques alliées (ADF) dans le secteur de Rwenzori en territoire de Beni.
Avec ces dix salles de classe, l’école primaire Virunga héberge plus de 60 ménages. Des familles entières, hommes, femmes et enfants, passent nuit dans des salles de classe, la précarité étant leur quotidien. Pour retrouver une vie normale, ils ne se passent pas un jour sans qu’elles ne lancent un cri d’alarme à l’endroit des autorités habilitées à restaurer la sécurité dans leurs villages et laisser place aux écoliers.
Le directeur de ladite école déplore la perte de plusieurs bancs que les déplacés utilisaient. A défaut de rétablir la paix dans leurs villages, Kasereka Kazimoto demande au gouvernement d’assister ces déplacés avec des moyens financiers conséquents pour leur permettre de trouver des maisons de location.
Les dernières statistiques du service de la protection civile ont révélé que plus de 16 000 ménages des déplacés vivent dans une précarité en ville de Beni. Ils sont en carence alimentaire et des autres biens nécessaires de ménage. Nombreux pendant leur fuite, n’ont pas pu emporter des biens nécessaires. Ils constituent une charge de plus dans les familles qui les ont accueillis, alors que toute la zone vit les affres de la guerre des ADF.
La population de Beni est à vocation agricole. Pour tenter de répondre au besoin alimentaire, certains prennent l’option de retourner dans les villages insécurisés, pour chercher des vivres pour la survie de leurs familles, avec les risques d’y laisser leurs vies.
Delphin Mupanda/ correspondant au Nord-Kivu
