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EPST : le gouvernement n’arrive pas à répondre aux revendications des enseignants

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Rien ne va entre le gouvernement de la République et les enseignants du secteur primaire et secondaire, qui ont décidé de décréter dès ce lundi 4 octobre, une grève ; alors que c’est la date retenue par le gouvernement pour la rentrée scolaire 2021-2022.

En effet, le calendrier scolaire publié le 20 août dernier par le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique( EPST), professeur Tony Mwaba Kazadi, fixe effectivement la rentrée des classes au lundi 04 octobre 2021.  Plusieurs enseignants semblent bouder cette reprise des cours. Ils considèrent que le gouvernement n’a répondu à aucune de leurs revendications (l’amélioration de leurs salaires, notamment les deuxième et troisième paliers promis par le gouvernement ; la mécanisation des Nouvelles Unités ; la suppression des zones salariales et la réactivation des écoles désactivées abusivement de la paie), et décident d’entamer la grève dès ce même lundi 04 octobre 2021.

A ce sujet, plusieurs déclarations sont déjà faites par différents syndicats des enseignants.

Un acte d’engagement au Code de bonne conduite : oui, mais…

Alors que le gouvernement n’arrive pas à donner satisfaction aux revendications des enseignants, le ministre de l’EPST procédera ce mardi 5 octobre à Mbuji-Mayi, au lancement de la campagne de signature de l’Acte d’engagement au Code de Bonne Conduite (CBC) du personnel enseignant, appelé aussi « Code 22 ». Il vise l’amélioration de la gouvernance du système éducatif en faisant de l’école un lieu sûr, inclusif et en obtenant de l’enseignant, un comportement respectueux des normes et de la personne humaine.

Ce Code de 22 articles conçu et mis en œuvre dans le cadre de l’exécution du projet PERSE (Projet d’urgence pour l’équité et le renforcement du système éducatif).

L’objectif principal est de permettre au gouvernement de la République, via le ministère de l’EPST, non seulement de faire connaître cette nouvelle norme de gouvernance au personnel enseignant de son sous-secteur, mais aussi de faire signer l’acte d’engagement audit Code à tout le personnel enseignant du ministère de l’EPST.

Pour rappel, lors de la quinzième réunion du Conseil des ministres tenue le 13 août 2021, le ministre de l’EPST, Tony Mwaba, avait présenté les besoins urgents de son sous secteur. Il avait à l’occasion, plaidé pour un ajout de 100.000 FC à tous les enseignants, à titre de deuxième palier et la mécanisation des Nouvelles Unités. Et cela avait été adopté en conseil des ministres ; et les enseignants attendaient que l’application. D’où vient alors qu’aujourd’hui, le VPM de la Fonction Publique puisse parler de 20.000 FC ? Pourquoi la Loi des finances 2022 n’a-t-elle pas pris en compte tous ces dossiers ?

Confusion

Là où le bât blesse, c’est lorsque le gouvernement de la République cherche à obtenir un rendement digne auprès des enseignants que lui-même n’arrive pas à mettre dans des bonnes conditions de travail. Questions : comment attendre de bons résultats auprès d’un travailleur que l’on est en train de malmener ? Un enseignant dépourvu des moyens de survie, peut-il donner des résultats escomptés ?

A ces questions, des spécialistes estiment que le gouvernement devrait revenir rapidement sur la table des négociations, afin de répondre tant soit peu, aux revendications des enseignants. Ce n’est pas l’argent qui manque dans la caisse de l’État, surtout avec cette croissance des ressources publiques.
Car si le gouvernement  a instauré la qualité, l’équité et la gouvernance comme axes stratégiques de son système éducatif, à travers la mise en œuvre des réformes visant l’amélioration de la gestion de son système éducatif pour le rendre efficace et efficient, il est temps qu’il améliore les conditions de travail du personnel enseignant qui est resté longtemps clochardisé.

Quid du Code de bonne conduite ?

Ce code a été conçu pour réglementer le comportement de l’enseignant vis-à-vis de soi-même, de l’apprenant, de la communauté et d’autres partenaires éducatifs, conformément aux compétences et éthique professionnelles dont il doit faire montre au regard des défis auxquels il est appelé à faire face dans les milieux éducatifs.

Il s’adresse particulièrement au Personnel enseignant des établissements publics et privés d’enseignement maternel, primaire, secondaire et technique et vise à réglementer la conduite de l’enseignant dans sa classe, dans son école et dans tout son environnement de travail.

Ce code clarifie en outre, les attentes relatives au personnel enseignant concernant les comportements interdits quant aux actes de violences et de maltraitance de toute sorte des élèves, en particulier les violences sexuelles et celles basées sur le genre. Il est aussi un instrument de complément aux autres instruments juridiques déjà existants, notamment au Décret-Loi du 3 octobre 2002 portant Code de bonne conduite de l’Agent Public de l’Etat ; la Loi du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant ; la Loi du 20 juillet 2006 portant protection contre les violences sexuelles…

Le personnel enseignant est tenu de l’intérioriser et y adhérer par un acte d’engagement. L’application stricte de ce code étant de rigueur par tous les enseignants tant du privé que du public, sa vulgarisation pour son appropriation par ces utilisateurs est un impératif, une condition sine qua non de son opposabilité.

José Wakadila

 

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