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Étienne Tshisekedi aurait 89 ans ce 14 décembre

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S’il était encore en vie, Étienne Tshisekedi totaliserait, ce 14 décembre 2021, 89 ans d’âge.

L’homme qui a combattu trois dictatures de son vivant (Mobutu, LD Kabila et Joseph Kabila) est décédé, arme à la main, le 1er février 2017, léguant au peuple congolais son parti politique comme patrimoine, l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps).

Candidat malheureux à la présidentielle de 2011, Tshisekedi et ses partisans ont toujours soutenu que Joseph Kabila leur a volé la victoire. Ainsi, l’Udps s’était inscrite dans la logique du combat pour récupérer l’Imperium, et rétablir la vérité des urnes, Ya Tshitshi étant, selon cette formation politique, le président élu. Combat qu’il mènera jusqu’à son dernier souffle.

Étienne Tshisekedi wa Mulumba, né à Kananga (anciennement Luluabourg) en 1932 et mort le 1er février 2017 à Bruxelles, fut un homme politique de la République démocratique du Congo (RDC), ancien Premier ministre du Zaïre (ancien nom de la RDC) et président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps).

En 1960, il est membre du collège des Commissaires généraux, gouvernement provisoire mis en place par Joseph Mobutu après un coup d’état, en tant qu’adjoint du commissaire à la Justice, Marcel Lihau.

Entre 1961 et 1965, Dr. Etienne Tshisekedi est Recteur de l’Ecole Nationale de Droit et d’Administration (ENDA). Il participe au gouvernement congolais et devient ministre de l’Intérieur et des Affaires coutumières du président Joseph-Désiré Mobutu en 1965.

Il prend part à la rédaction de la Constitution congolaise de 1967. Cette même année, au conclave de N’sele, Tshisekedi rédige, avec Mobutu, Justin Bomboko et Singa Udjuu, le « Manifeste de la N’sele », créant ainsi le Mouvement populaire de la Révolution. Ce parti deviendra ensuite le parti unique et le parti-état.

En 1980, le président de l’Assemblée nationale, Kalume, meurt. Mobutu nomme Nzondomio Adokpelingbo au lieu de son remplaçant légal, Tshisekedi. En décembre 1980, Tshisekedi et d’autres parlementaires rédigent une lettre ouverte à Mobutu, la « Lettre des 13 parlementaires ».

En 1982, Tshisekedi participe à la fondation de l’Udps. Suite à cela, il fait plusieurs fois la prison et subit une oppression avec d’autres fondateurs. Certains trouveront même la mort.

Tshisekedi accède une première fois au poste de Premier ministre du président Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Waza Banga entre le 29 septembre et le 1er novembre 1991.

Lors de la période d’instabilité politique au début des années 1990, le Zaïre met en place une Conférence nationale souveraine chargée de redresser le pays. Ce forum national élit Tshisekedi premier ministre le 15 août 1992.

Un des principaux opposants du pays, Tshisekedi ne peut mener à bien sa mission de remise sur pied du pays : les occidentaux préfèrent Kengo wa Dondo et Mobutu le hait. À l’encontre des résolutions de la Conférence nationale, Mobutu démet Tshisekedi de son poste de premier ministre le 5 février 1993.

Après la chute de Mobutu, il refuse de faire partie du gouvernement de Laurent-Désiré Kabila en 1997, ni du gouvernement de transition en 2003. Il est, depuis 1997, avec l’Udps, à la tête d’un mouvement d’opposition non violent, ayant été à diverses reprises l’instigateur des manifestations, et à l’origine du boycott, avec peu de succès, du référendum du 18 décembre 2005 sur la constitution d’une troisième république.

En mars 2012, après sa « victoire volée » lors de la présidentielle de 2011, plusieurs partis politiques dont l’Union pour la démocratie et le progrès social, la Démocratie chrétienne (DC) de Diomi Ndongala et le G14, des associations de la société civile, des autorités traditionnelles et des associations de jeunes, se regroupent en une plateforme, la Majorité présidentielle populaire (MPP).

En juillet 2014, Tshisekedi quitte la RDC pour la Belgique pour des raisons de santé. Il y reste jusqu’en juillet 2016 où il effectue un retour à Kinshasa, applaudi par des centaines de milliers de Congolais. Fin janvier 2017, alors que l’Udps participe aux négociations avec le président Kabila qui reste au pouvoir malgré la fin de son mandat, Tshisekedi quitte Kinshasa pour Bruxelles, toujours pour des raisons de santé.

Il est mort le mercredi 1er février 2017 d’une embolie pulmonaire à Bruxelles (Belgique).

Aujourd’hui, après 35 ans de lutte, l’Udps est au pouvoir, à travers Félix Tshisekedi qui se trouve être le fils biologique du sphinx.

LM

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