Des élèves passent une deuxième nuit devant la mairie de Beni, au Nord-Kivu, ce vendredi 23 avril 2021. Ils réitèrent leur invitation au chef de l’État congolais Félix Tshisekedi de se déplacer à Beni pour s’imprégner de la situation sécuritaire.
Sexes et âges confondus, ces élèves de différentes écoles de la ville, pour la plupart mineurs, passent nuit à la belle étoile pour honorer leur action.
« Nous logeons à la mairie jusqu’à ce que le président de la République va répondre à notre invitation lui expédiée le lundi. Nous avons vu mieux qu’il faut l’attendre à la mairie parce qu’il a répondu à autant d’appel d’autant de pays à travers le monde et ce n’est pas à l’appel des enfants alarmés qu’il peut pouvoir refuser. Nous avons passer nuit ici et nous sommes dans une lutte. Quand on défend la paix on est prêt à tout. Nous pensons que cette honte doit revenir à l’Etat, des enfants qui sont avec nous passent nuit à l’extérieur pour demander sa responsabilité. Nous sommes fatigués d’étudier pendant une journée et ne pas étudier pendant une autre semaine à cause de l’insécurité, ça perturbe l’intelligence des enfants. Nous sommes les premières victimes de toute cette situation de part et d’autre. Si un parent meurt ce sont les enfants orphelins qui souffrent, s’il y a un milieu qui est attaqué ce sont les enfants qui se déplacent et ne peuvent plus étudier. Donc nous on ne veut que la paix », a expliqué Jason Katya Muhiwa, président du parlement d’enfants de Beni, co-organisateur de cette manifestation.
Comme dans leurs familles, ces enfants préparent de la nourriture dans la cour de la mairie de Beni et comptent la quitter jusqu’à atteindre leur objectif.
Ils n’ont pas suivi l’appel du maire de la ville Muhindo Bakwanamaha Modeste qui leur demandait de retourner à leurs maisons et aux parents de récupérer chacun son enfant. La place de l’enfant ce n’est pas dans les manifestations, avait-il renchéri.
Ce sit-in intervient après plus de deux semaine de paralysie des cours dans les écoles à Beni suite à des manifestations anti-Monusco.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)
