Les éléments de la police nationale congolaise ont entamé l’assainissement de la ville. A Binza ozone où ils étaient à l’œuvre tôt ce matin, ils ont détruit des tables et étales qui longent les artères au motif de mettre fin aux marchés pirates.
Remonté face à cette destruction méchante dans laquelle s’illustrent les éléments de la police à chaque période, Honoré Tumba, vendeur et habitant de ce quartier, dégaine. « L’Etat ne sait que démolir mais incapable de résoudre les vrais problèmes qui gangrènent dans la société. Ce quartier souffre énormément de la desserte en eau potable ainsi que de l’électricité. Voilà des problèmes que l’Etat se doit de résoudre pour le bien-être de la population, ça sera une avancée significative dans le processus du progrès social en lieu et place de tourmenter les paisibles citoyens qui n’ont où trouver de l’emploi ».
Les vendeurs du quartier Mfinda déplorent la passivité de l’autorité publique en ces temps. ”Chaque samedi nous payons nos contributions pour les salongos qui d’ailleurs ne se font jamais, nous payons toutes sortes de taxes aux différents services de l’Etat qui passent régulièrement ! L’Etat est au courant de notre existence puisqu’il perçoit notre argent. L’Etat n’a jamais construit un marché dans cette commune et moins encore dans notre quartier Mfinda », indiquent Mlle Fifi Kabena et M. Kabanga Ruffin, vendeurs de ce coin.
Kinshasa ville de l’informel et de contraste, est aussi réputée pour le non-respect des mesures édictées par l’autorité publique comme du manque de suivi des restrictions formulées.
Et les exemples sont légion à l’instar de l’interdiction de garages d’automobiles sur les avenues, de l’ouverture de débits de boissons d’alcool pendant la journée, y compris cette énième destruction de tables des vendeurs le long des avenues, font de Kinshasa, ville de l’éternel recommencement.
Serge Maheme