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L’indépendance de la Banque centrale du Congo : pour quelles retombées ?

Siège de la BCC à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
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L’histoire autour de l’indépendance de gestion de la politique monétaire des Banques centrales retrace, le récit d’un parcours très riche en débat et controverse dans les milieux académiques et institutionnels. Depuis l’avènement du gouvernement Sama Lukonde, les démarches concernant le renouement des relations avec les institutions financières internationales se sont accélérées, que la problématique de la réelle indépendance de la Banque Centrale du Congo (BCC) a refait surface.

En effet, la Banque centrale étant une institution monétaire exerçant les fonctions d’émission de la monnaie judiciaire et sa régulation, et exécutant la politique monétaire du pays, son indépendance se traduit par une absence stricte d’interférence émanant du gouvernement ou d’autres institutions sur ses décisions et choix d’instruments de politique monétaire.

Quid de l’indépendance de la BCC ?

Pour réussir ce projet de rendre la Banque centrale du Congo indépendante, il faudra la guérir des différents maux qui la caractérisent. En effet, du point de vue nomination des acteurs de ladite institution, les influences des politiciens semblent planer en coulisse. En outre, le problème lié à la restructuration du capital de la Banque pose toujours problème.

A en croire le site afrique.latribune.fr la BCC devrait augmenter son capital à 213,0 milliards de francs, soit 1,75% du PIB (Poids intérieur brut). Une telle augmentation exigerait un apport en capitaux frais à hauteur de 104,0 milliards de francs. Ainsi dans ce même ordre d’idées, les institutions financières internationales, notamment le FMI (Fonds monétaire international), exigeait de la Banque Centrale du Congo, une profonde restructuration avant de lui assurer son appui. L’absence d’autonomie en parlant de la constitution d’un capital propre, et les probables influences de la sphère politique dans la nomination des acteurs, constituent deux principaux éléments qui rendent moins éloquent les textes de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002.

Néanmoins, l’indépendance de la Banque centrale du Congo ne constitue qu’un pas dans la grande marche de la lutte contre l’instabilité chronique de sa monnaie.

L’indépendance de la BCC peut-elle redorer son blason en termes d’efficacité de sa politique monétaire ?

La plupart d’études démontrant les causes de l’inflation en République démocratique du Congo, à côté des causes monétaires, avancent que les causes réelles demeurent tout aussi significatives. En effet, l’économie congolaise reste marquée par ces différentes faiblesses, notamment, forte dépendance de l’extérieure (économie extravertie), faible taux d’investissement public, carence d’infrastructures intégratrices, faible capacité des institutions, forte démographie en termes de structure par âge.

Ces différentes faiblesses restent toutefois non exhaustives. En scrutant ces difficultés, l’on se rend vite compte que les maux dont souffre l’économie congolaise exige une conjonction des différentes politiques structurelles de type réformiste. A cet effet, compter sur l’indépendance de la Banque centrale pour résorber ces crises, ne serait que de l’utopie. Une indépendance réelle de la Banque centrale du Congo aurait bel et bien de l’incidence sur la stabilité des prix à court et moyen terme. Mais en ce qui concerne le long terme, il faut plutôt miser sur les réformes structurelles.

Hénoc Mpongo

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