A la veille de la journée nationale dédiée à l’enseignement, le 30 avril, son niveau au rabais inquiète plus d’un observateur. Si pour certains le changement du système éducatif est impératif, ”en attente de cette modification, l’internet peut s’avérer un palliatif, soutient le professeur et recteur de l’Université libre de Kinshasa (Ulk), Daniel Ngoma-ya-Nzuzi.
En RDC, le rabais de l’enseignement de base et supérieur ne laisse aucun observateur averti indifférent. Cependant, cette situation tant décriée par tous perdure et jusqu’ici aucune issue de sortie n’a été trouvée.
A ce sujet, plusieurs professeurs d’université, reçus par Jean-Marie Kassamba, ont débattu sur cette problématique la semaine dernière sur le plateau de Tv 50. Certains d’entre eux ont soutenu que « c’est l’université de masse qui serait à la base de cette chute libre ; l’université est conçue pour l’élite et non pour la masse », d’autres ont attribué cette décadence à la ”démographie galopante” qui favorise la ”création de ladite université de masse ».
Au micro de Media Congo Press (MCP), le professeur et recteur de l’Ulk, Daniel Ngoma-ya-Nzuzi, affirme que premièrement ”la crise économique que traverse le pays en ces temps a accouché d’une société pauvre ne permettant pas aux élèves de s’adonner suffisamment aux cours. Ce qui fait que l’élève ou l’étudiant actuel soit différent de celui de 1984. Et à mon humble avis, l’internet notamment Google, peut s’avérer comme étant l’un des palliatifs à ce déficit éducatif dû au manque de lecture qui pourtant est le socle du savoir », indique-t-il.
Le professeur Ngoma-ya-Nzuzi soutient qu’ »une lecture assidue grâce à l’internet pour son accessibilité facile, aidera l’étudiant à assumer son choix d’orientation. Je suis écœuré d’entendre certains juristes employer des termes tels que : je crois, il aurait fallu que… ! Le juriste dit, ’tel article dispose que :’. D’où, l’importance de la lecture est enrichissante au background de tous les étudiants. Pour terminer, je dirai que la formation doit être sévère dès la base car ce n’est pas à l’Université qu’on apprend des notions élémentaires du savoir », a-t-il martelé.
Par ailleurs, d’aucuns affirment que le budget attribué à l’enseignement supérieur, 338 milliards de francs congolais, cette année, ne peut en aucun cas hisser les universités congolaises au niveau mondial, qui du reste ne figurent pas parmi les 100 meilleurs universités africaines.
Quand le professeur ordinaire doit toucher 2.800.000fc et son assistant 200.000fc, au moment où les politiques festoient avec de gros salaire, c’est la démotivation totale et les enseignants n’ont autre choix que d’être coopératif envers les enseignés.
Serge Maheme