Convoquée ce jeudi 15 avril 2021 en qualité de renseignante devant la Cour militaire de l’ex-Kasaï Occidental dans le procès du meurtre des experts de l’ONU, la journaliste Sonia Rolley de RFI a fait de troublantes révélations.
Elle a dit avoir reçu le numéro du prévenu Jean Bosco Mukanda par le biais du défunt général Delphin Kahimbi.
« J’ai parlé pour la première fois avec Jean Bosco Mukanda vers décembre 2017 », indique-t-elle.
A la question du juge président de savoir
« comment avez-vous reçu le numéro de Mukanda ? », Sonia Rolley a répondu que « c’est le général Kahimbi qui me l’a donné. Il m’a dit qu’il travaillait avec lui ».
Cette révélation a semé l’émoi dans la salle.
Au départ considéré comme témoin vedette de ce meurtre, Jean Bosco Mukanda a été arrêté car suspecté d’être un des principaux meurtriers.
Sonia Rolley a aussi confirmé que Betu Tshintela avait une carte de l’ANR.
À une question du ministère public sur ses contacts avec les deux experts tués, la renseignante a reconnu avoir reçu des deux experts des conseils pour rencontrer certaines personnes qui pouvaient l’aider dans son travail:
» Michael Sharp m’avait conseillé de rencontrer le député provincial Daniel Mbayi et le colonel Jean de Dieu Mambweni qui passaient pour des bons contacts « , a-t-elle déclaré.
Parlant de l’interprète Betu Tshintele, Sonia Rolley affirme que ce dernier était un agent de l’ANR. » Betu Tshintela avait une carte de l’ANR. Si vous ne l’avez pas, je peux vous en donner une photocopie de la copie que j’ai « . Cette affirmation a embarrassé la cour militaire : » Betu Tshintele était-il collaborateur ou agent de l’ANR ? » a rebondi le juge président s’adressant directement à Sonia Rolley.
» Il avait une carte de l’ANR. C’est tout ce que j’ai vu « , a renchéri la journaliste.
LM