L’affaire opposant l’auditeur général au prévenu Édouard Mwangachuchu devant la Haute Cour militaire, siégeant en flagrance, tend vers les plaidoiries. Au cours de l’audience de ce vendredi 11 août, le ministère public a fixé les parties sur les charges retenues contre l’élu de Masisi et son co-accusé, le commissaire principal Mushamalirwa. La détention illégale d’armes de guerre et de munitions, la participation à un mouvement insurrectionnel et l’espionnage sont les charges retenues contre le député Mwangachuchu. L’infraction liée à l’espionnage est due au fait que le prévenu, selon le ministère public, détient la nationalité « rwandaise ».
Pour ce qui est du commissaire principal Mushamalirwa, le ministère public n’a retenu que la prévention de violation des consignes, car il n’a pas dénoncé, auprès de sa hierarchie, les irregularités constatées dans la concession minière de Bisunzu, entre autres la présence d’éléments armés irréguliers, issus des hommes demobilisés de l’armée rwandaise ainsi celle des éléments du M23.
Interrogé par Media Congo Press, Maître Thomas Gamakolo, avocat du député Mwangachuchu, a qualifié de « chimères » les griefs retenus contre son client.
« Toutes ces incriminations ne sont, pour l’instant, que des chimères qui n’existent que dans la tête du ministère public. C’est son imagination fertile qui trouve qu’il y a détention illégale d’armes, espionnage et participation à un mouvement insurrectionnel. Je note qu’en donnant ces incriminations, il n’a fourni aucun élément factuel qui peut amener à penser que ces incriminations sont basées sur quelque chose de solide. Nous sommes confiants et très à l’aise maintenant qu’il a fixé le contrat », a-t-il réagi.
De son côté, le ministère public s’est dit très satisfait. « L’instruction a révélé au grand jour les préventions retenues par le ministère public à charge de l’honorable Mwangachuchu. Cela va pousser la République à se constituer partie civile pour obtenir réparation », a-t-il fait savoir.
Djodjo Vondi