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Rentrée scolaire 2021 – 2022: entre reprise et boycott

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Depuis la ville de Mbuji-Mayi où il séjourne, dans la province du Kasaï Oriental, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, Tony Mwaba, a confirmé, pour ce lundi 4 octobre, la rentrée scolaire édition 2021 – 2022. Bien avant cela, un communiqué daté du 30 septembre dernier et signé par Christine Nepa Nepa, secrétaire générale à l’Epst, avait circulé dans les réseaux sociaux pour donner la même information à l’attention des enseignants, parents et élèves concernés.

De son côté, le ministre provincial en charge de l’Education de la ville de Kinshasa, Charles Mbutamuntu, a réuni, dimanche 3 octobre, toute la famille éducationnelle de sa juridiction pour leur demander de reprendre la craie le même lundi 4 octobre.

Ce ministre provincial a prié les parents d’envoyer leurs enfants à l’école pour la reprise des cours, « car il n’y a pas de temps à perdre après des perturbations dues à la Covid-19 ».

Il a également demandé aux enseignants d’être à leurs postes de travail pour l’avenir des enfants.

De son côté, le syndicaliste Emmanuel Kanyinda, a appelé également ses collègues enseignants à reprendre la craie le lundi 4 octobre. « Nous sommes en pourparlers avec le gouvernement. Et tant que les discussions se poursuivent, on ne peut pas décréter la grève. Nous devons attendre les conclusions de ces négociations », a-t-il dit.

Menaces de grève

En même temps, plusieurs enseignants dans différentes provinces de la République démocratique du Congo boudent cette rentrée scolaire, au point de décréter une grève, en attendant l’aboutissement des pourparlers avec le gouvernement central à Bibwa, dans la partie Est de la capitale, où une commission paritaire a été convoquée par l’exécutif national du lundi 27 au jeudi 30 septembre derniers, et qui se poursuivront cette semaine.

Ils ont posé des conditions avant toute reprise de travail. Parmi lesquelles l’amélioration de leurs salaires, entendez les deuxième et troisième paliers promis par le gouvernement, la prise en charge et la mécanisation des enseignants dits « Nouvelles Unités » (NU), la suppression des zones salariales et la réactivation des écoles désactivées abusivement de la paie.

Mais pour plusieurs enseignants, ces assises ont accouché d’une souris, car les deux parties s’étaient séparées en queue de poisson et aucun accord n’a été signé.

De manière unilatérale, accusent les enseignants, la partie gouvernementale, à travers le vice-premier ministre et ministre de la Fonction Publique, Jean-Pierre Lihau, est revenue à la charge pour clôturer les assises et annoncer quelques décisions dont l’ajout de 40.000 FC à tous les enseignants et la prime de brousse fixée à 20.000 FC aux enseignants du Congo profond.

Pour eux, le gouvernement n’a répondu à aucune de leurs revendications. Ils entament donc la grève dès ce même lundi 4 octobre 2021, à en croire plusieurs déclarations de différents syndicats des enseignants.

Dans toute la province du Kongo Central, par exemple, c’est « l’école sans enseignants ». Dans le Haut-Katanga 1, « toute absence à l’école au motif de grève, par les chefs d’établissements et les enseignants, sera passible aux sanctions administratives », peut-on lire dans un communiqué conjoint du 3 octobre signé par le directeur de cabinet du ministre provincial de l’Epst, l’inspecteur principal provincial ainsi que le directeur de la province éducationnelle (Proved).

Ils appellent tous les chefs d’établissements et les enseignants au respect de la rentrée scolaire 2021-2022.

« Conformément au calendrier scolaire 2021-2022, au communiqué du 30 septembre 2021 de madame le secrétaire général à l’EPST, et au communiqué du 02 octobre 2021 de Son Excellence madame la ministre provinciale, tenant compte du fait que nos délégués syndicaux sont encore à Kinshasa, en négociation avec le gouvernement, il est demandé à tous les chefs d’établissements et les enseignants de respecter la rentrée scolaire fixée ce lundi 04 octobre 2021 à 07 heures 30 minutes », souligne ledit communiqué.

Les élèves, quant à eux, répondront sans nul doute à l’appel du ministre de l’Epst en reprenant le chemin de l’école. Si ceux du secteur privé n’ont aucun problème, la grande question est de savoir si leurs collègues du secteur public vont étudier.

LM

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