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”Si vous êtes excellents, les fidèles qui vous sont confiés seront très bons… si vous êtes médiocres, c’est la fin de l’Eglise”, se souvient JC Bantu

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”Un homme de Dieu, un homme de foi, un homme d’un grand cœur, un homme généreux, attentif aux souffrances et aux misères des autres”, des hommages on ne les rendra jamais assez en mémoire du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya décédé en France le dimanche 11 juillet. Pour celui qui fut son chancelier à l’archidiocèse de Kisangani vers les années 80 et 90, c’est cette grande capacité d’écoute qui est à l’origine et la source de son engagement en politique d’autant plus que la politique au sens noble du terme est avant tout l’intérêt supérieur et le bonheur du peuple ainsi que la recherche du bien suprême de la cité.

L’abbé Jean-Claude Bantu, prêtre de l’archidiocèse de Kisangani en mission religieuse en Belgique au diocèse de Liège, témoigne.

”Le regretté cardinal Laurent Monsengwo était un papa qui protégeait et défendait ses enfants”. Durant mon parcours d’élève et d’étudiant en formation au petit-séminaire Mandombe, au philosophat Saint-Augustin de Kisangani, à l’université catholique de Louvain en Belgique, à l’institut biblique pontifical de Rome et à l’université hébraïque de Jérusalem voire pendant les sept années passées dans l’archidiocèse de Kisangani à ses côtés comme collaborateur, formateur au petit séminaire Mandombe et en propédeutique diocésaine et secrétaire-chancelier :

« J’ai découvert en lui d’abord un bon papa, un papa qui défend et protège ses enfants, ensuite un enseignant, un maître, un érudit, un brillantissime connaisseur qui exhortait toujours à l’excellence. Je me rappelle qu’il ne cessait de nous répéter, à nous ses prêtres : “si vous êtes excellents, les fidèles qui vous sont confiés seront très bons, si vous êtes très bons, ils seront bons, si vous êtes bons, ils seront médiocres et si vous êtes médiocres, c’est la fin de l’Eglise”. Ou encore : “Un prêtre endetté, ce n’est pas décent ni digne” ou d’autres verbatim dont je parlerai en d’autres circonstances et que j’écrirai ultérieurement”.

« Si Laurent Monsengwo a été et restera un grand homme de Dieu, c’est parce qu’il a été intimement convaincu que sa seule intelligence ne pouvait pas lui ouvrir d’autres horizons et d’autres sillons. Sans cette foi en Dieu, il resterait dans une bulle, enfermé sur lui-même, il refuserait l’altérité, il serait réfractaire au dialogue, il se refuserait même à croire qu’il existe d’autres réalités, d’autres personnes en dehors de son intelligence”, a renchéri l’abbé Jean-Claude Bantu.

Pour rappel, la dépouille mortelle du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya est arrivée depuis le dimanche 18 juillet à Kinshasa. Il sera inhumé le mercredi 21 juillet à Kinshasa.

Fidèle Mamba (Correspondant à Kisangani)

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