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36ème anniversaire de l’IGF : « Notre mission est d’empêcher des faits graves de détournements et de malversations (Jules Alingete )

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L’Inspection générale des finances (IGF) continuera à surveiller toutes les opérations de l’État. Le message a été lancé très clairement à l’occasion de la célébration, le 15 septembre dernier, du 36ème anniversaire de cet important service de contrôle. Les 225 inspecteurs, regroupés aujourd’hui au sein de douze brigades spécialisées, rempliront leurs missions dans le cadre de la patrouille financière, avertit l’Inspecteur général, chef de service, Jules Alingete Key. Au sujet des menaces qui pèsent sur lui et le personnel de l’IGF, il explique tout simplement que le contraire l’aurait poussé à se poser des questions sur l’efficacité de son action.

Le vendredi 15 septembre, l’IGF a soufflé sur ses 36 bougies. L’occasion pour l’actuel Inspecteur général, chef de service, Jules Alingete, de convier la presse à un échange, sans tabous, sur les différentes actions de l’IGF. En effet, le pays est secoué régulièrement par des révélations fracassantes du service de contrôle sur des affaires sales : plus de cent mille agents fictifs détectés lors de l’audit du fichier de la paie de l’administration publique; de lourdes pertes (plus ou moins 2,5 milliards de dollars américains USD) occasionnées par les exonérations illégales; la découverte d’écoles fictives bénéficiaires de la gratuité dans le fichier de l’enseignement; le contrôle de l’encadrement des actes fonciers; le dossier SIKOMINES (contrats Sino-Congolais), etc. Certains audits ont donné lieu à des sanctions immédiates. Par rapport aux affaires foncières,par exemple, on parle du limogeage de plus de la moitié des conservateurs. Au-delà, il y a également des conséquences politiques pour certains dossiers. Avec le rapport critique sur les contrats chinois, plus défavorables à la RDC, les autorités congolaises ont entrepris de jeter les bases d’une révision profonde de l’accord.

A son arrivée à la tête de l’IGF, en 2020, Jules Alingete a expliqué qu’au moins six actes de gestion sur dix étaient entachés de malversations. S’il refuse de se lancer au même exercice trois ans après, enfonçant même le clou en parlant d’à peine deux actes réguliers sur dix à l’époque, il propose plutôt une tendance. Il est convaincu d’avoir progressé au moins à 50 %. A ce stade, le concours de la justice reste déterminant pour atteindre des meilleurs résultats sur le terrain. Malheureusement, plusieurs personnalités citées dans les rapports accablants de l’IGF continuent de vaquer librement à leurs activités quotidiennes. Pour nombre de journalistes présents lors des échanges, l’IGF est en train de perdre progressivement sa place de gendarme des finances publiques. Réagissant à cette dernière observation, Jules Alingete a insisté sur le fait que chaque partie prenante puisse jouer son rôle, en mettant hors d’état de nuire les détourneurs. Pour lui, l’IGF a fait sa part et ne peut se prononcer sur les étapes restantes. Le contrôle à priori vient renforcer considérablement le pouvoir de l’IGF, a déclaré Jules Alingete.

Au sujet du contrôle des dépenses dans les entreprises publiques, Jules Alingete a réfuté les accusations de non-respect des délais. « Nous avons des équipes éparpillées dans plusieurs entreprises publiques. Notre mission est d’empêcher des faits graves de détournements et de malversations ». La programmation des dépenses doit continuer à se faire une fois par semaine, et « nos inspecteurs examinent pendant 48 heures ». Après un examen minutieux,le bureau valide certaines dépenses ou il motive la raison de la non-validation. Tous les dossiers qui traînent comportent pour la plupart une irrégularité ou carrément une absence de soubassement », a-t-il conclu.

 

Laurent Ifayemba

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