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Un rapport publié récemment par ENACT Africa, un projet de l’Union européenne (UE), destiné à renforcer la lutte contre le crime organisé transnational en Afrique, dénonce le fait que l’activité des groupes armés dans la partie Est de la RDC, fait perdre au trésor public plus de 4 milliards de dollars américains chaque année, à cause de l’exploitation illicite du coltan.

Cette structure met en lumière certains des maux qui nuisent à l’exploitation responsable du coltan congolais, notamment la collision de l’Etat congolais avec des réseaux criminels, l’exploitation des mineurs, les viols et violences sexistes ainsi que la destruction du patrimoine historique des communautés locales.

Les conclusions du rapport d’ENACT attestent qu’une grande partie de la production artisanale congolaise de coltan échappe encore au contrôle de l’Etat. La présence des groupes armés dans plusieurs zones d’exploitation situées dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, empêche les autorités de contrôle d’y accéder, afin de faire appliquer la réglementation en vigueur.

Le manque d’accès dans ces zones d’exploitation serait à la base du travail des enfants, de l’insécurité des travailleurs et parfois des violences sexuelles faites sur les femmes actives dans les sites d’extraction.

Même dans les zones où le gouvernement a la facilité d’accéder, le rapport d’ENACT Africa démontre également une collaboration complice entre les autorités chargées de la réglementation de l’activité d’extraction et les groupes criminels opérant sur le terrain, moyennant corruption.

Le rapport cite le cas du SAEMAPE (Service d’assistance et d’encadrement des mines artisanales et de petite échelle), créé en 2003, et dont la double mission est le contrôle des opérations artisanales ainsi que le développement du secteur. Mais,le rapport d’ENACT Africa indique que près de deux décennies plus tard, les maux qui rongent le secteur ont augmenté, car le SAEMAPE ne se contenterait que du paiement des taxes dues par les mineurs.En outre, les fonctionnaires qui y travaillent accusent plusieurs mois d’arriérés de salaires, ce qui les oblige à se rabattre auprès des mineurs, afin que ceux-ci paient. Ils sont également très présents sur les sites miniers, afin que leurs missions de contrôle puissent avoir un réel impact sur le terrain.

Des sources concordantes, qui ont contacté la rédaction de Mediacongo, affirment que le rapport d’ENACT Africa est le fruit des discussions menées sur le terrain, avec des membres du ministère des mines, des responsables du Centre de certification, d’expertise et d’évaluation( CEEC), de l’Agence congolaise de l’environnement (ACE) et de quelques organisations non gouvernementales œuvrant dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.

José Wak

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