À travers la 6ème édition de l’Expobéton RDC qui se tient du 30 novembre au 3 décembre 2022 au Palais du peuple, 5 piliers ont été présentés au président Félix Tshisekedi pour rebâtir la ville de Kinshasa. Il s’agit du logement, de l’emploi, de l’aménagement du territoire, du développement et modernisation des infrastructures, ainsi que du social des populations.
Jean Bamanisa, président du Comité d’organisation de ce forum, le premier à prendre parole, a, d’entrée de jeu, fait savoir qu’en 2050, Kinshasa sera l’une des villes les plus peuplées de l’Afrique. Il a effleuré quelques problèmes de Kinshasa : une ville, une capitale et siège administratif. Une juxtaposition ou superposition qui ne permet pas sa bonne gestion. Des bouchons désastreux qui se vivent au quotidien, dus non seulement à l’incivisme des conducteurs, mais également aux infrastructures qui ne répondent pas à sa croissance démographique.
Pour Jean Bamanisa, Expo béton va promouvoir la formation des urbanistes pour faire face à certains problèmes auxquels est confrontée la ville.
Il est également question de mettre fin à la superposition des régies financières nationales et provinciales. Ainsi, il propose la défiscalisation des matériaux de production de béton.
Gentiny Ngobila, le second à prendre parole, fustige le fait que la ville soit exclue du processus d’acquisition des terres. Les érosions, inondations, le refoulement des eaux des rivières et du fleuve sont la conséquence de l’occupation anarchique des terres telle que pratiquée par le ministère des Affaires Foncières, dénonce-t-il. Pour lui, le désordre foncier que l’on constate dans la ville est l’œuvre de l’exécutif national ou du gouvernement de la République à travers le ministère des Affaires foncières. Il souhaite qu’on revoie cet état des choses pour l’implication de la ville dans le foncier.
Puis, est venu le tour de Didier Mumengi, président du caucus des sénateurs de la ville de Kinshasa, qui a rappelé toutes les recommandations de leurs vacances parlementaires, et fait quelques propositions pour faire de Kinshasa, à l’horizon 2036, une ville où il fera beau-vivre.
Des bouchons dans la ville de Kinshasa
Selon Didier Mumengi, 55,4% d’embouteillages sont causés par les écoles où les meilleures se trouvent concentrées à la seule commune de la Gombe. Il propose que les promoteurs de ces meilleures écoles les étendent dans toutes les communes, et que les inscriptions se fassent en tenant compte du lieu de résidence des enfants. Cela réduirait sensiblement ces embouteillages.
Il suggère aussi l’instauration des cartes de santé, la branche hygiène. Cette dernière initiative pourrait combattre, d’une manière ou d’une autre, le phénomène Kuluna. Il s’agit de créer de petites sociétés de sous-traitance dans des quartiers de la ville pour traiter des ordures ménagères. Cela fera de ces kulunas des petits boss dans le quartier. Ainsi donc, ils pourront abandonner leur sale besogne pour faire le business utile pour leur survie.
Devant le Chef de l’État, le président du Sénat, Modeste Bahati, le dernier à prendre la parole, affirme que l’apport de chaque institution, des citoyens, est requis pour revêtir Kinshasa de sa plus belle robe d’antan. Il recommande la prise en compte de différents plans d’aménagement datant des anciennes époques jusqu’à ce jour.
Bahati prône également l’instauration de péage aux portes de la Gombe pour décourager l’usage des véhicules individuels ; installer le système de parking payant ; mettre fin au monocentrisme de la ville…
Pour lui, son institution a dépassé l’étape de constatation, de dénonciation. Il faut maintenant agir et plus vite.
Une ville anarchiquement urbanisée, Kin-Bopet un échec
Au panel 1 tenu le 1er décembre 2022, Didier Molisho a dit tout haut que la ville de Kinshasa est anarchiquement urbanisée, et que l’opération Kin-Bopeto est un échec, de même que l’opération Zéro trou. Il souhaite que l’on change le fusil d’épaule pour développer cette agglomération.
LM