Le rapport de l’inspection générale des finances (IGF) sur le contrat « infrastructures contre mines », signé, en 2008, entre le gouvernement et le groupement des entreprises chinoises, défraie toujours la chronique. Alors que l’IGF pointe un déséquilibre criant dans cette convention, la partie chinoise nie tout en bloc.
Selon l’ambassadeur de Chine en RDC, Zhu Jing, le rapport de l’IGF ne correspond pas à la réalité n’est pas crédible et souffre également, d’après lui, d’absence de « preuves solides ».
Au cours d’une conférence de presse organisée le vendredi 24 mars à Kinshasa, l’ambassadeur de Chine a indiqué que, contrairement au rapport de l’IGF, les bénéfices tirés, jusque-là, de l’exploitation minière sont encore très loin des 4 milliards de dollars investis par les entreprises chinoises .
Pour Zhu Jing, les entreprises chinoises n’ont pas encore commencé à tirer profit de l’exploitation minière, 15 ans après l’entrée en vigueur de la convention signée avec le gouvernement congolais. « Est-ce qu’avec cette réalité, on peut encore dire que la Sicomines est une société prédatrice qui gagne beaucoup d’argent, sans donner aucun bénéfice à nos amis congolais ? », s’est-il interrogé.
Pour sa part, Diao Ying, secrétaire du conseil d’administration de la Sicomines, a fait savoir que sur les 10 millions de réserve estimé dans le projet Sicomines, au stade actuel, seulement 10% des gisements ont déjà été exploités, contre 30% des investissements des infrastructures. « On a exploité jusque-là 10 % des gisements estimé, mais on a déjà fait à peu près 30 millions d’investissement d’infrastructures. Comment vous pouvez dire que les gens sont venus ici pour prendre de l’argent », a-t- elle réagit face aux accusations de l’IGF.
Pour ce qui est la surfacturation des infrastructures, la partie chinoise a rappelé que le rôle de la Sicomines se limite à financer les projets sélectionnés et présentés par le gouvernement congolais. « C’est l’ACGT qui surveille et organise les travaux. Elle est mieux placée pour répondre à cette question. Tous les projets et tous les coûts des projets des infrastructures sont décidés par le gouvernement congolais », a souligné Diao Ying.
Dialoguer avec la partie congolaise
Alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer la révisitation de ce que la Banque mondiale avait qualifié de « contrat léonin », la partie chinoise a affirmé qu’elle n’a pas encore été notifiée dans ce sens, de manière officielle. Toutefois, a-t-elle fait savoir, elle reste ouverte à tout dialogue, a soutenu l’ambassadeur de la Chine en RDC, Zhu Jing, tout en rappelant que la convention elle-même prévoit des mécanismes de discussion.
Par ailleurs, la partie chinoise a promis de communiquer, dans un futur proche, ses chiffres qui contredisent ceux présentés par l’inspection générale des finances.