L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) tire la sonnette d’alarme sur la gestion des finances publiques en République démocratique du Congo. Dans un rapport publié ce lundi 24 novembre 2025, intitulé « Gouvernance des investissements publics en République démocratique du Congo », l’organisation révèle que 95 % des crédits destinés aux investissements ont finalement servi à couvrir les dépassements budgétaires des institutions centrales.
Selon ce document, le budget rectificatif de l’exercice 2024, arrêté à 50 692 milliards de francs congolais, montre que la Présidence, la Primature et la Vice-Primature ont consommé ensemble 3 281 milliards FC, soit l’équivalent de 1 170,013 millions de dollars américains. Un montant supérieur au budget cumulé de secteurs sociaux essentiels tels que l’éducation, la santé, les affaires sociales et l’agriculture.
Pourtant, les prévisions budgétaires initiales pour ces trois institutions s’élevaient à seulement 1 933,577 milliards FC, soit environ 690,104 millions de dollars américains, ce qui révèle un dépassement spectaculaire des crédits alloués.
Dans le détail, la Présidence, initialement dotée d’une enveloppe rectificative de 50,344 milliards FC (303,514 millions USD), a exécuté 1 884 milliards FC (672,046 millions USD) enregistrant ainsi un dépassement de plus de 121,6 % et un taux d’exécution de 221,6 %.
Pour sa part, la Primature a dépensé 1 080,736 milliards FC (385,699 millions USD), tandis que la Vice-Primature a consommé 2,497 milliards FC, équivalant à 0,891 million USD.
Pour l’ODEP, ces chiffres illustrent une captation disproportionnée des ressources publiques par les institutions centrales, au détriment des investissements structurants et des secteurs sociaux, pourtant essentiels à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Face à cette situation, l’organisation de la société civile appelle le gouvernement à engager des réformes structurelles profondes afin de réorienter la dépense publique vers les priorités nationales.
Elle insiste notamment sur la nécessité de redonner au ministère du Plan son rôle stratégique dans la planification et le suivi des investissements publics. L’ODEP recommande également des mesures fermes contre la prédation financière et les dépassements budgétaires injustifiés.
Joslin Lomba















