Placé sous le thème : » Développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électrique, d’un marché des véhicules électriques et des énergies propres » le lancement des activités de forum » DRC-AFRICA Business « , a été une occasion pour le président Félix-Antoine Tshisekedi, d’inviter ses homologues africains, de construire ensemble l’industrie des batteries électriques dont le marché des véhicules représente 8,8 milliards USD d’ici à l’an 2025 et 46 milliards USD d’ici à l’an 2050.
Pour le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi qui lançait les activités de ce forum, c’est une occasion à saisir pour chasser l’obscurité en Afrique avec les batteries du futur, qui permettront de stocker jusqu’à 500 mégawatts et améliorer le taux de desserte en électricité nécessaire à l’industrialisation et confort de l’Afrique.
Pour ce faire, il a invité ses pairs africains, à s’approprier le projet de production des batteries électriques et à insérer l’Afrique dans le vaste marché des véhicules électriques et des énergies propres.
Les assises de Kinshasa donnent l’occasion de capitaliser les opportunités d’investissement et aussi de réfléchir sur le développement d’une chaîne des valeurs régionales pour l’industrie de batterie, dans un contexte d’intégration régionale d’industrialisation de l’Afrique et de transition énergétique.
Aussi reste-t-il d’avis que, ce forum constitue une véritable opportunité pour les leaders du secteur public et privé, d’accorder leurs vues sur les enjeux de développement de l’Afrique et plus particulièrement sur le processus de sa transformation structurelle voulue par tous.
Par ailleurs, le chef de l’État congolais reste persuadé que, dans ce contexte difficile de la pandémie de Covid-19, ces assises constituent un cadre adéquat pour penser à la transition des économies africaines d’une croissance brune à une croissance verte, plus résiliente et diversifiée, respectueuse de la préservation des systèmes écologiques et de capital naturel.
Changer le paradigme de gestion
Dans un autre chapitre, ce forum vise à changer le paradigme de gestion des ressources naturelles, afin d’impacter significativement la vie des Congolais et des ressortissants d’autres pays africains, en exportant les minerais qui rentrent dans la production des précurseurs des batteries, avec de la valeur économique, notamment le cobalt, le cuivre, le lithium, le manganèse, le nickel et la graphite. Cette approche permettra à la RDC et à l’Afrique, de jouer un rôle stratégique dans la transition énergétique et écologique.
Changer l’Afrique
Intervenant à la tribune de ces assises, le président Zambien Hakainde Hichilema, pense que l’occasion est donné aux africains, pour changer l’Afrique, considérée comme étant un continent riche en ressources.
De son côté, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, a énuméré quelques annonces faites au cours de la séance d’ouverture, relatifs aux engagements du gouvernement congolais vis-à-vis des différents partenaires techniques et financiers. Il s’agit entre autres :
– de la mise en place d’une structure avec pour mission, de piloter la politique gouvernementale et le développement de la chaîne des valeurs régionales autour de l’industrie des batteries électriques, du marché des véhicules et des énergies brutes ;
– de la création d’un cadre par lequel les secteurs public, privé et l’ensemble de la population congolaise vont participer au financement de l’industrie des batteries électriques ;
– de la signature de l’acte d’engagement par le Représentant de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique ; le Représentant de la Banque Africaine d’export et d’import ; le Représentant d’African finance corporation (ZFC) et le Représentant de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique. Objectif : développer une industrie des minéraux et des batteries en RDC.
RDC : pays-solution dans la transition écologique et énergétique
Tout compte fait, la RDC passe de plus en plus comme un pays-solution dans la transition écologique et énergétique, avec pour ambition, être leader mondial dans la production de précurseur des batteries électriques et des voitures électriques.
Avec près de 70% de la production mondiale de cobalt, la RDC est appelée à un rôle de premier plan dans la transition énergétique ainsi que le développement du système de transport efficient et durable en Afrique, conformément aux agendas internationaux, en l’occurrence l’Agenda 2030 des Nations Unies et 2063 de l’Union Africaine, a indiqué le ministre de l’Industrie, Julien Paluku.
A l’en croire, une réalisée par à la demande des partenaires de la RDC (CEA, Afremixbank, AFC, BAD, BADEA), démontre que le coût de production des précurseurs des batteries en RDC est évalué à 39 millions USD, soit trois fois moins cher qu’ailleurs (États-Unis : 117 millions USD, Chine : 112 millions USD ; Europe/Pologne : 67 millions USD). D’où le concept selon lequel, la RDC est un pays-solution et la meilleure destination dans le secteur des batteries électriques.
Vers la valorisation des ressources minières congolaises ?
A son tour, la ministre des Mines, Antoinette N’samba Kalambay, a laissé entendre que, le projet de ce forum sur le développement d’une chaine de valeur, constitue un cadre vers un pas géant de la valorisation des ressources de la RDC, afin de tirer les plus-values au bénéfice de la population conformément à la vision du Président de la République, Félix Tshisekedi : « Le peuple d’abord ». Elle a également souligné que, « Les sous-sols de la RDC offrent un éventail trop large d’opportunités d’affaires susceptibles de faire avancer le développement industriel pour les biens du Congolais et du monde « .
De son côté, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a fait une présentation sur l’impact macroéconomique, fiscal et social de la nouvelle industrie des batteries électriques en RDC.
Pour lui, les impacts positifs de ce projet sont multiples et contribueront à accélérer la croissance économique, à diversifier l’économie, à augmenter les recettes publiques, à réduire la pauvreté et à accélérer l’intégration régionale africaine dans le cadre de la ZLECAF (Zone de Libre Échange Continentale Africaine).
Il a ajouté que ce projet repose sur la transformation localement de trois minerais phares à savoir le manganèse, le cobalt et le lithium, avant d’axer son intervention sur les recherches menées par Bloomberg. « Pour produire 100 tonnes de précurseurs de batteries, il faut en moyenne 16.000 tonnes de cobalt, 15.000 tonnes de manganèse et 48.000 tonnes de lithium et le coût d’investissement pour 60.000e tonnes de batteries de précurseurs coûterait 340 millions USD », a fait savoir le ministre des Finances.
Le président de la FEC (Fédération des entreprises du Congo), Albert Yuma, a regretté le fait que, la RDC ne profite pas suffisamment des richesses de son sous-sol qui sont captées ailleurs. Selon lui, les minerais constituent 98% des exportations de la RDC et ne contribuent qu’à 18 % de PIB et des recettes publiques et participent à peine à 11% de l’emploi, a-t-il déploré.
José Wakadila