Les commerçants d’Ilebo ont observé, jeudi 16 octobre 2025, une journée sans activités pour dénoncer les taxes jugées illégales imposées par l’Office congolais de contrôle (OCC). Ils appellent le gouvernement provincial à intervenir pour mettre fin aux tracasseries fiscales.
Aucune activité commerciale n’a eu lieu ce jeudi dans la cité d’Ilebo, chef-lieu du territoire du même nom, dans la province du Kasaï. Boutiques, pharmacies et dépôts sont restés fermés à l’appel des commerçants et opérateurs économiques qui dénoncent les multiples tracasseries financières dont ils se disent victimes de la part de l’OCC lors des embarcations.
Dans un mémorandum adressé au gouverneur de province et déposé à l’administrateur du territoire, les acteurs économiques dénoncent des taxes qu’ils jugent illégales, imposées sous l’égide de l’OCC. Ils demandent la suspension immédiate de ces prélèvements qu’ils considèrent comme une double imposition, en plus de celles déjà perçues par la Direction générale des recettes du Kasaï (DGRKAS).
« Nous payons des taxes sans justificatif. Nous sommes déjà soumis à celles de la DGRKAS, et maintenant l’OCC vient nous imposer d’autres. Nous sollicitons l’intervention du gouvernement pour que nos droits soient respectés », a déclaré M. Malaba, président des vendeurs de carburant.
Les commerçants affirment que ces pratiques vont à l’encontre de la vision du « peuple d’abord » prônée par le chef de l’État, estimant qu’ils sont abandonnés à leur sort malgré leur contribution à l’économie locale.
La marche pacifique est partie du marché central d’Ilebo pour se terminer au rond-point Léopard, où un meeting populaire a été tenu. Les participants ont prévenu que si rien n’est fait, le mouvement de grève pourrait se poursuivre et s’étendre à d’autres secteurs.
« Ilebo est le territoire qui génère le plus de recettes dans la province. Vouloir nous asphyxier fiscalement, c’est freiner le développement du Kasaï », a soutenu Mutamba Benoît, l’un des manifestants.
Jacques Youssein KIJAJA