Lors de la présentation de programme du gouvernement Sama Lukonde devant la représentation nationale le lundi 26 avril 2021, le Premier ministre a promis de mobiliser 36 milliards de dollars américains en trois ans. Ce que d’aucuns qualifient d’illusoire, si l’on considère le faible niveau de mobilisation des recettes que connaît le pays depuis l’apparition de la crise sanitaire liée à la maladie à Coronavirus.
Compte tenu de cette donne, de nombreux analystes estiment que l’ambitieux programme du gouvernement risque gros. Ce qui porte à croire que le Premier ministre, Sama Lukonde et ses warriors ont l’obligation d’instaurer beaucoup de rigueur pour espérer réussir le pari.
« Quatre secteurs, quinze piliers, 65 axes et 340 actions sur une courte période de trois ans. Bonne chance au gouvernement Sama Lukonde. Toutefois, il sera plus chanceux en se recentrant sur quelques priorités à grand impact », s’est exprimé l’ex gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Jean Claude Masangu Mulongo.
Il faut noter que le coût global du Programme enrichi du gouvernement pour la période 2021-2023 se chiffre à l’équivalent en francs congolais de 36 milliards de dollars américains, soit un coût annuel moyen de 12 milliards USD en linéaire.
Cependant, son financement global sur les trois ans accuse un gap de 14 milliards USD. Ce déficit résulte de la différence entre le coût total du Programme et le financement prévu de 22 milliards USD sur cette période, tel que dégagé dans le Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT), élaboré par le comité interministériel qui réunit des experts du Budget, du Plan, des Finances et de la Banque Centrale.
Selon le chef du gouvernement, l’objectif poursuivi est de porter le budget annuel de l’Etat à une moyenne de 12 milliards USD jusqu’en 2023. Mais, « pour l’exercice en cours, étant donné que son Budget déjà promulgué s’élève à 6,6 milliards USD, la réalisation des objectifs d’accroissement des recettes et les exigences liées à la cohérence et à la conformité de la Loi relative aux finances publiques conduiront à terme à l’élaboration d’une Loi de finances rectificative ».
Le Premier ministre a rassuré pendant son oral devant la représentation nationale, que le financement du gap s’opèrera grâce aux mesures d’accroissement des recettes renforcées par la meilleure perspective de la conjoncture économique qui ramène la croissance à 0.8% en 2020, sur base des réalisations à fin septembre de la même année, contre des prévisions initiales à fin 2020 de -1.7 %. Cette amélioration des prévisions conjoncturelles pour 2021, croit le Premier ministre, est notamment liée à la hausse des prix du cuivre, de l’étain et du cobalt actuellement enregistrée sur le marché mondial.