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Procès en appel: « Je n’ai jamais séquestré ces filles », plaide Koffi Olomidé qui risque 8 ans de prison ferme

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Lors du procès en appel tenu lundi 25 octobre 2021, la star de la rumba congolaise, Koffi Olomidé, jugé à Versailles, en France, pour agressions sexuelles et séquestration sur quatre de ses ex-danseuses, a plaidé non coupable.

« Je n’ai jamais séquestré ces filles », a-t-il dit devant la Cour. Toutefois, huit ans de prison ferme ont été requis contre le Quadrakoraman qui vit désormais en France depuis un temps. Le jugement sera mis en délibéré à une date ultérieure.

Bien avant cela, le parquet a demandé de revenir sur le premier jugement et de reconnaître coupable le Grand Mopao.

Pour rappel, en première instance, le tribunal de Nanterre l’avait condamné en mars 2019 à deux ans de prison avec sursis pour « atteinte sexuelle » sur l’une de ces jeunes femmes, déclarée mineure au moment des faits.

Le ministère public qui avait requis sept ans d’emprisonnement ferme, avait fait appel de cette condamnation. La star de la République démocratique du Congo (RDC) avait été relaxé des poursuites concernant trois des danseuses.

En effet, quatre femmes congolaises qui ont déposé une plainte entre 2007 et 2013 et sont parties civiles au procès, accusent Koffi Olomidé de les avoir enfermées dans un pavillon gardé près de Paris, lors de ses tournées françaises, et de les avoir forcées à avoir des relations sexuelles avec lui, de façon régulière pour certaines.

Depuis, aucune n’est retournée au Congo par « peur » des conséquences face à une star internationale aussi puissante.

De son côté, le chanteur a dénoncé les « mensonges » des parties civiles. « Ce sont des récits concertés, un complot pour casser ma carrière », a-t-il dit.

Il a cependant reconnu qu’il avait un « droit de regard » sur leurs sorties, car, « au Congo, ils ont tous le rêve français ». Il a plaidé qu’il devait vérifier qu’elles ne cherchaient pas à rester illégalement en France à l’issue de la tournée parisienne.

Deux hommes proches du chanteur sont également rejugés, accusés de complicité. L’un d’eux qui évoque aussi des « mensonges » des parties civiles afin de rester en France, a reconnu qu’il était obligé de les suivre lorsqu’elles sortaient du pavillon, car « elles ne connaissaient pas la route », pour faire les courses, par exemple, a-t-il dit.

C’est dans ce contexte que, selon les plaignantes, le chanteur les aurait agressées sexuellement. « Ça s’est passé dans des hôtels, parfois dans la voiture, dans des studios d’enregistrement… » a raconté l’une d’elles, en larmes, à la barre.

« C’est faux, c’est tout faux », s’est auparavant écrié Koffi Olomidé. « A aucun moment je n’étais seul avec ces filles », s’est-il évertué à répéter. Lors de l’enquête, il avait initialement été mis en examen pour viol, avant une requalification. « Comment vous pouvez faire l’amour dans un studio ? J’hallucine ! Il y a des ingénieurs du son, il y a des assistants… Ça n’existe pas ! », a-t-il lancé avant le témoignage des parties civiles.

Celles-ci ont déclaré avoir été forcées à subir des relations sexuelles « plusieurs fois » puis « trois fois par semaine » pour l’une ou « trois ou quatre fois dans le mois » pour une autre. « Je me suis laissée faire, mais je n’avais pas envie », a expliqué l’une d’elles à la barre, son avocat Me David Desgranges parlant d’« emprise » du chanteur sur ses troupes.

« On me présente comme un monstre, comme un diable, c’est terrible », a lancé Koffi à la cour. « Je n’ai jamais séquestré ces filles. Moi j’ai cherché à les protéger et elles ont trahi ma confiance », a-t-il regretté.

LM

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