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Jonas Tshiombela sur les propos du Cardinal Ambongo : « Il a le droit de critiquer, mais aussi le devoir de proposer »

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Le Cardinal Fridolin Ambongo a récemment exprimé de vives réserves au sujet de l’Accord de paix signé à Washington en juin dernier entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, sous la médiation des États-Unis. Pour le prélat, cet accord ne ferait qu’apporter de « fausses solutions » au conflit persistant dans l’est du pays.

Face à ces critiques, Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), appelle à une posture plus constructive. Il invite notamment les figures morales à accompagner leurs dénonciations de propositions concrètes.

Dans une interview accordée à MCP ce vendredi 11 juillet, Jonas Tshiombela remet en perspective la position du cardinal, rappelant que plusieurs acteurs religieux ont, dans le passé, tenté des démarches diplomatiques similaires : « Il ne faut pas perdre de vue que la délégation ECC-CENCO elle-même a effectué plusieurs visites à Kigali. Quel était le but concret de ces échanges ? Des engagements, des concessions, des garanties ? Et pourtant, face à la menace persistante des FDLR, que certains utilisent pour justifier la présence militaire rwandaise en RDC, pourquoi aucune voix ecclésiastique ne s’élève-t-elle en faveur d’un véritable dialogue inter-rwandais entre le régime de Kigali et ses opposants armés ? », questionne-t-il.

Tout en reconnaissant le droit du cardinal à exprimer ses désaccords, Jonas Tshiombela insiste sur l’importance d’une attitude proactive : « Certes, le Cardinal Fridolin Ambongo a le droit légitime de critiquer l’accord de paix. Comme tout citoyen congolais, et même en tant qu’autorité morale, il peut exprimer ses doutes, rejeter ce qui lui semble inapproprié et alerter l’opinion publique. C’est une liberté que nous défendons avec ferveur. Toutefois, ce droit à la critique doit être accompagné d’un devoir de proposition », souligne-t-il.

S’il admet que l’accord de Washington est perfectible, le coordonnateur de la NSCC plaide pour une analyse nuancée et un accompagnement responsable de sa mise en œuvre. Il rappelle que la société civile, notamment la NSCC, a déjà formulé des critiques constructives tout en suggérant des améliorations possibles. Il a également estimé qu’il est prématuré de déclarer que cet accord est voué à l’échec avant même sa mise en œuvre.

Dans un appel à la responsabilité partagée, Jonas Tshiombela conclut : « La posture morale ne suffit plus. Il est temps que les responsables religieux, aussi respectés soient-ils, reconnaissent une chose : dénoncer ne suffit plus. L’autorité morale doit aussi s’exprimer par la construction, la proposition, l’implication ».

Cink Inkonge

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