Au moment où le microcosme politique congolais traverse l’un des moments fatidiques de son histoire, les analystes ne cessent de donner de la voix pour expliquer tel ou tel autre fait pouvant expliquer la situation du moment. Pour Augustin Matata Ponyo, ex-Premier ministre, l’avenir du Front commun du Congo n’est pas radieux. Dans une tribune publiée pour ce faire, ce sociétaire du FCC justifie son argumentaire par le fait que dès le départ, tous les signes d’un regroupement politique sans lendemain étaient déjà visibles.
« Ce que je pense est que le Front Commun pour le Congo (FCC) était un mort-né, et je l’avais dit aussitôt qu’il a été créé. Il ne fallait pas être prophète pour le prédire », explique-t-il d’entrée de jeu.
Le sénateur élu sur la liste PPRD indique qu’ « un simple examen de sa structuration à la création suffisait pour le comprendre : le FCC est un conglomérat de plusieurs groupements politiques et personnalités venant de tout bord. De la majorité présidentielle et de l’opposition. De la droite, de la gauche et du centre. Il y avait des lumumbistes, mobutistes, tshisekedistes, bembistes, kengistes, kabilistes, et des opportunistes… Une structure hétérogène qui ne pouvait jamais prétendre à l’unité ».
Pour Augustin Matata Ponyo, le FCC n’avait à sa création ni âme, ni esprit. « Il ne l’a toujours pas et ne l’aura jamais, à moins d’un miracle », croit-il.
Le sénateur FCC soutient que tous les groupements de partis regroupés au sein du FCC avaient chacun son idéal qui ne cadrait nécessairement pas avec celui des autres. « Un corps sans âme, ni esprit peut-il vivre ou survivre ? », s’interroge-t-il.
À ses yeux, les objectifs des uns et des autres n’étaient pas les mêmes et peuvent être résumés en trois groupes principaux.
« Pour le premier, c’était rester au pouvoir aussi longtemps que possible ; et pour y arriver, il faut changer la constitution, la loi électorale et certains textes y afférant. Pour le second, par contre, il ne fallait rien changer ; seule l’amélioration de la gouvernance suffisait pour atteindre les objectifs recherchés. Pour le troisième, c’était question de se refaire la santé financière et constituer le butin pour se faire élire en 2018 quel qu’en soit le prix », categorise-t-il.
Union sacrée, FCC ?
Face aux enjeux de l’heure, Matata Ponyo pense que l’Union Sacrée (en voie d’être créée) devait éviter les erreurs du FCC, éviter d’être « une association de tous les groupements et hommes politiques venant de partout dans le but de constituer une majorité parlementaire ».
En ce moment où le peuple a besoin des nouveaux acteurs avec des nouvelles idées et dépositaires des valeurs,
» Ce que je pense est que l’Union sacrée dans sa forme en cours de composition n’est pas en mesure de créer une nouvelle classe politique et un nouvel idéal. Les mêmes causes entrainant les mêmes effets, nous risquons de vivre avec un nouveau FCC appelé Union Sacrée », prévient l’ancien Premier ministre.
Il faut noter que depuis l’annonce de la fin de la coalition FCC-CACH, l’environnement politique congolais connaît des turbulences de parcours, l’enjeu majeur étant le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale.