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Convocation du dialogue : les églises font bloc pour la paix

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La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont décidé d’unir leurs forces avec la Plateforme des confessions religieuses, dirigée par Ejiba Yamapia, ainsi qu’avec la Coalition interconfessionnelle pour la Nation (CIN), afin de porter l’initiative d’un dialogue national inclusif en République démocratique du Congo.

Dans un communiqué publié à l’issue de plusieurs séances techniques avec le Cabinet du Chef de l’État, les responsables religieux affirment assumer pleinement leur « responsabilité morale et spirituelle » pour aider à sortir le pays de la spirale des violences. Ils soulignent la nécessité de bâtir une démarche nationale fondée sur « l’inclusivité, le pardon et la réconciliation », afin de trouver des solutions durables à une crise qui fragilise la cohésion nationale depuis plus de trois décennies.

Les confessions religieuses déplorent particulièrement « la résurgence d’un nouveau conflit armé impliquant l’AFC/M23, soutenu par le Rwanda », qui s’ajoute à la prolifération d’autres groupes armés locaux et étrangers. Face à cette situation, elles rappellent l’urgence d’un processus de paix global et durable, mettant en avant une feuille de route en quatre étapes :

1. Le Mois de la Paix, pour instaurer un climat de confiance mutuelle et engager la décrispation politique à travers des activités spirituelles et des actions de plaidoyer ;

2. Le Dialogue des Experts, destiné à mobiliser les compétences nationales et de la diaspora pour proposer des solutions techniques et holistiques, couvrant des thèmes comme la gouvernance, la défense, l’environnement, ou encore la justice ;

3. Le Dialogue Politique, point culminant du processus, visant à obtenir le consensus des acteurs politiques et sociaux autour des « feuilles de route du redressement rapide et du développement accéléré du pays » ;

4. L’adoption d’un Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble, afin de consolider l’État de droit démocratique et la réconciliation nationale.

Pour la Cenco, l’ECC et leurs partenaires religieux, ce processus s’inscrit dans le prolongement des efforts de l’Union africaine, de l’ONU et des initiatives régionales pour ramener la paix dans les Grands Lacs. Ils appellent à l’engagement de toutes les parties prenantes – acteurs politiques, société civile et communautés locales – pour transformer cette feuille de route en un véritable contrat social et spirituel de réconciliation.

« Nous avons la responsabilité de montrer à la Nation le sens profond de l’inclusivité, du pardon et de la réconciliation », affirment les signataires, qui disent attendre désormais l’aval du chef de l’État pour enclencher officiellement le processus.

 

Djodjo Vondi

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