La Coalition de la Gauche Congolaise (CGC) a été officiellement lancée ce mercredi à Kinshasa. Présentée comme une méga plateforme politique progressiste, antisystème et résolument tournée vers la rupture avec l’ordre établi, elle est portée par Jean-Marc Kabund, président du parti Alliance pour le Changement (ACH).
Dans une déclaration prononcée devant cadres et sympathisants réunis à la salle Show Buzz, dans la commune de la Gombe, Kabund a justifié la création de cette nouvelle force politique par la nécessité de rompre avec un système de prédation et une gouvernance défaillante qui, selon lui, perdurent depuis l’indépendance du pays.
« Depuis notre souveraineté, les politiques publiques ont échoué. Le pouvoir du peuple a été confisqué, entraînant oppression et pratiques prédatrices », a dénoncé Kabund.
S’attaquant frontalement à l’actuel régime, il a accusé le président Félix Tshisekedi d’avoir trahi l’espoir de rupture promis en 2019 :
« Le régime Tshisekedi, au lieu de réformer le système en place, s’y est adapté. Il est devenu l’héritier des pratiques du passé. Nous avons tenté de transformer ce système de l’intérieur, mais avons rencontré une résistance farouche. Une seule voie s’impose désormais : la rupture. »
Jean-Marc Kabund insiste : la CGC ne serait pas une plate-forme politique de plus fondée sur des ambitions personnelles. Elle se veut plutôt une force issue des profondeurs de la société congolaise, porteuse d’un projet de transformation radicale.
« Nous sommes l’antisystème par excellence. Loin des salons où se décident les sorts du peuple sans lui, nous portons la voix de ceux que l’on n’écoute jamais », a-t-il martelé.
Une alternative d’opposition structurée
La CGC entend fédérer partis politiques, organisations sociales et citoyens autour d’un projet alternatif et crédible. Pour son initiateur, il ne s’agit pas de réajustements cosmétiques, mais d’un véritable changement de paradigme politique.
Dans son discours, Kabund a aussi adressé un avertissement direct au chef de l’État :
« L’heure est grave. Le président Tshisekedi ne doit pas se laisser distraire par les chants illusoires. En cas d’échec, il portera seul la responsabilité d’une victoire manquée. »
Face à la crise sécuritaire : appel à un double dialogue
Évoquant la crise sécuritaire persistante dans l’est de la RDC, Kabund a plaidé pour une approche de dialogue en deux volets :
Un dialogue direct entre Kinshasa et Kigali, sous médiation internationale, afin d’apaiser les tensions régionales.
Un dialogue national inclusif, impliquant toutes les forces vives du pays, pour bâtir une cohésion nationale durable.
« Le moment est venu d’unir les forces pour le bien de la Nation. La CGC propose une stratégie claire pour sortir du chaos actuel », a-t-il conclu.
Avec ce lancement, Jean-Marc Kabund signe son retour sur la scène politique congolaise avec pour ambition de redéfinir les équilibres d’une opposition en quête de renouveau.
Cink Inkonge
