Politiquepriorite

Gestion fantaisiste des finances publiques : le Sénat et l’Assemblée nationale parmi les institutions budgetivores

(g à d) Modeste Bahati Lukwebo et Christophe Mboso, respectivement présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale
174Views

A en croire le rapport mensuel des états de suivi budgétaire de la Direction générale des politiques et programmation budgétaire du mois d’octobre 2021, les dépenses effectuées par la chambre haute du Parlement de chiffrent à 72,1 millions de dollars américains (144,7 milliards CDF) en 10 mois de l’exercice budgétaire de l’année en cours.

Ces dépenses se concentrent dans deux rubriques : le fonctionnement avec 53,6 millions USD (107,6 milliards) et la rémunération du personnel avec 18,4 millions USD (37 milliards CDF).

Partant de ces données, il saute clairement aux yeux que le Sénat a largement dépassé ses allocations avec un taux d’exécution de 137%, soit un large écart négatif par rapport aux prévisions budgétaires qui sont de l’ordre de 37%.

Le même rapport renseigne que, au cours de cette période sous examen, les prévisions budgétaires pour les dépenses du Sénat sont fixées à hauteur de 105,5 milliards de CDF ; tandis que pour toute l’année 2021, ces prévisions ont été arrêtées à hauteur de 126,7 milliards de CDF.

Ce qui s’assemble, se ressemble

Au niveau de la chambre basse du Parlement, c’est presque le même constat. Les dépenses pour le seul mois d’octobre de l’année en cours sont chiffrées à hauteur de 53,4 milliards de CDF, soit un montant équivalent à 26,6 millions USD.

Le même rapport mensuel ci-haut cité renseigne à cet effet qu’en 10 mois, l’Assemblée nationale a déjà consommé plus de 301,1 milliards de CDF soit 149,9 millions USD.

Le même document indique que les prévisions budgétaires des dépenses de la chambre basse du Parlement pour les 10 mois, ont été établies à hauteur de 296,2 milliards de CDF soit 147,5 USD.

En 10 mois, l’Assemblée nationale réalise un taux d’exécution budgétaire 101,6% du montant total prévu pour cette période. Ce qui dégage un écart négatif ou dépassement budgétaire de l’ordre de 4,9 milliards de CDF soit plus de deux (2) millions de dollars américains.

Au cours de cette période sous analyse, seulement deux rubriques ont été alimentées par l’Assemblée nationale.
D’après le ministère du Budget, la chambre basse du Parlement, dont le fonctionnement : plus de 207,7 milliards de CDF (103,4 millions USD) et la rémunération : 93,3 milliards de CDF (46,5 USD).

Pour l’année entière, les prévisions linéaires des dépenses de l’Assemblée nationale contenues dans la Loi de finances initiale de l’exercice en cours, s’élèvent à 355, 4 milliards de CDF( 177, 7USD).

Si l’on tient compte de ces prévisions budgétaires, l’Assemblée nationale n’a plus droit qu’à 54,3 milliards de CDF (27,2USD) du trésor public pour faire face aux charges liées au fonctionnement et autres pour les deux derniers mois de l’année 2021.

Que pense l’IGF ?

Par rapport aux dépenses effectuées de janvier à octobre 2021, il y a lieu de constater un écart considérable contrairement aux réelles prévisions budgétaires. De là à se demander, que fait l’Inspection générale des finances (IGF) qui brille par un silence (coupable) lorsqu’il s’agit des institutions publiques ? La question reste posée.

José Wak

Laisser un commentaire