Représentant la Première ministre Judith Suminwa en déplacement, le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, a reçu ce mardi 27 mai 2025 la mission de bons offices de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF).
Lors de cet échange tenu dans son cabinet de travail, Jacquemain Shabani a d’abord salué l’initiative de l’APF, qui s’inscrit dans la dynamique de recherche du retour de la paix en République démocratique du Congo (RDC).
Se disant confiant quant à la démarche parlementaire préconisée par la mission, dans la résolution de la crise opposant la RDC au Rwanda, le vice-premier ministre a toutefois dressé un tableau sombre de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. Il a dénoncé les velléités d’hégémonie de Kigali, récurrentes depuis près de trois décennies.
Il a notamment pointé l’aggravation de l’insécurité, citant la prise et l’occupation en janvier dernier des villes de Goma et Bukavu, ainsi que de plusieurs territoires voisins, avec à la clé de nombreux morts et des milliers de déplacés.
Face à cette situation, Jacquemain Shabani a tenu à réaffirmer la résilience démocratique de la RDC : « La République démocratique du Congo est un temple de la démocratie. Certes, elle traverse une crise sécuritaire grave, mais elle reste profondément attachée à la paix. »
Avant de conclure, le vice-premier ministre a vivement critiqué la politique du « deux poids, deux mesures » pratiquée, selon lui, par la communauté internationale. Il a déploré que la crise congolaise, bien plus dramatique selon ses propos que celles en Ukraine ou au Soudan du Sud, ne suscite pas la même mobilisation ni la même solidarité.
De son côté, Hilarion Atong, président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et chef de la mission, s’est dit satisfait de l’entretien avec le responsable congolais de la sécurité intérieure. Il a exprimé, au nom de toute sa délégation, la solidarité de l’APF envers le peuple congolais, victime des affres de la guerre.
La mission de bons offices devrait clôturer son séjour à Kinshasa par une audience avec le président de la République, Félix Tshisekedi, avant de poursuivre son processus à Kigali, au Rwanda.
Roberto Tshahe Da Cruz