Les électeurs le redoutaient, mais maintenaient un brin d’espoir de voir leurs favoris mûrir leurs idéaux pour le bien du peuple d’abord. Malheureusement, qu’attendre des hommes politiques dictés par leur ego et égoïsme de posséder la part léonine ! Les voici payer le prix de leurs propres turpitudes.
Ils sont partis en ordre dispersé, chacun se prévalant de sa capacité à marchander les partis politiques, à présenter des bilans bien qu’éloquents, mais mitigés par la population qui n’y a pas trouvé son compte, ou encore nostalgique à se croire favori d’un électorat qui a échappé entre les doigts faute de lucidité. Bref, sur l’échiquier de leurs ambitions prédatrices, ils ont tout misé, laissant pour compte le cheval principal de l’équation : le peuple. Une erreur ou absurdité qui leur éclate au visage.
Alors qu’ils ont le mot peuple dans leur bouche, mais leurs actions face au challenge et aux difficultés récurrentes liées au processus électoral traduisent la soif du pouvoir.
Pensaient-ils jeter la poudre aux yeux de ce peuple longtemps meurtri et perdant de l’espérance, chaque jour qui leur est permis de voir, de découvrir un Congo mieux qu’hier ? Pensaient-ils que le congolais est un débonnaire qui ne cherche qu’à nourrir son homme au détriment des générations futures ? Si dans un sens cette dernière assertion semble plausible, dans les attentes collectives, ce congolais ne retrouve plus sa place. Il a vu différents gouvernements se succéder et, lui, occuper le même siège dont l’équivalent renvoie au-dessous du seuil de pauvreté. Si les événements passés ne les ont pas contraints à changer de fusil d’épaule, le congolais a appris à aiguiser sa vision comme celle de l’aigle en vue de ne pas évoluer à contre-courant ou tâtons, mais plutôt mains dans la main avec celui en qui il a foi.
Quelles sont leurs chances ?
Conquérir le pouvoir et le conserver le plus longtemps possible ne figure pas dans le jargon des opposants congolais, chacun reste solidaire pour son propre compte, un réel gâchis.
En dépit des tractations et discours dissuasifs, braquages par-ci, bourrage des urnes par-là, que peut espérer l’opposition à quelques jours de la publication définitive des résultats du scrutin présidentiel 2023 ?
Annulation des élections ? La cour constitutionnelle, seule instance habilitée à régler le contentieux électoral, est sapée comme une vulgaire chaussette. Au point de laisser entendre que l’on sait toujours comment les choses se passent jusqu’à comment elles finissent. Cette clairvoyance aurait beaucoup servi à converger les vues à l’amorce du processus, rester soudés quoi qu’il advienne pour un objectif commun : remporter les élections sinon peser sur la balance du contentieux.
Comme c’est fut une première au Kenya où la cour suprême a annulé, en 2017, le scrutin présidentiel pour ”manque de transparence et de fiabilité”, le Congo aurait eu l’opportunité de connaître cette justice si et seulement si ceux qui prétendent le diriger un jour n’avaient point d’arrogance comme un de leurs traits le plus pertinent.
Évoquant l’arrogance, voilà Constant Mutamba empruntant la voie du piédestal de la grandeur. Critiqué au début pour sa grande vision de briguer la magistrature suprême, au fur et à mesure que les jours passaient, des congolais ont appris à lui témoigner respect, à saluer la force et le courage de s’être frayé un chemin parmi les ”poids lourds”, battant campagne avec dextérité jusqu’à reconnaître le vainqueur de la publication des résultats provisoires. Sa ténacité a fini par marquer les esprits.
Pour ceux qui ont fait le choix de se tourner vers la rue, on ne vous l’apprend certainement pas, sachez que la rue est risquée.
Du reste, le Congo s’averant très surprenant, on ne gagne pas forcément là où on a parié, le décompte est lancé.
Plum’Belle