Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a émis le vœu de changer la Constitution en vigueur en République démocratique du Congo, « pour l’adapter aux réalités du pays », au regard des »incohérences » constatées, ce qui mettrait en danger la souveraineté de l’État. Ce, à trois ans et quelques mois de la fin de son mandat jugé « négatif » par l’opposition.
Le chef de l’État est soutenu, dans son projet, par son parti, l’Udps, piloté par son secrétaire général Augustin Kabuya Tshilumba qui ne cesse d’expliquer le bien-fondé du changement de la Constitution.
L’opposition dit niet
Mercredi 20 novembre 2024, au siège de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), l’opposition dans sa pluralité s’est réunie pour barrer la route à la démarche de Félix Tshisekedi. FCC, Ensemble pour la République, Lamuka ainsi qu’une partie de la Société civile dont des mouvements citoyens se sont retrouvés autour d’une table. Emmanuel Ramazani Shadary, Kokoniangi, Devos Kitoko, Bruno Tshibala… étaient présents au Centre interdiocésain.
La même scène s’était produite il y a de cela 8 ans, pratiquement à la même période et au même endroit : Udps, G7, MLP, DC et plusieurs autres formations politiques de l’opposition, sans oublier des mouvements citoyens, ont fait front commun pour empêcher Joseph Kabila, à l’époque président fin mandat, de retoucher la même Constitution pour se représenter à la prochaine présidentielle.
Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Franck Diongo… étaient au front.
Même technique, mais des stratégies opposées
Si Joseph ne s’était pas clairement prononcé pour changer cette Loi fondamentale, Félix Tshisekedi l’a fait à plusieurs reprises. Notamment à Kisangani et à Lubumbashi.
La même proposition protégée hier au prix du sacrifice suprême, risque d’être changée. Et ceux qui ont tenté de la changer, décident, 8 ans après, de la garder comme telle.
C’est comparable à deux équipes de football qui s’échangent de maillots devant leurs supporters en plein stade.
Le paradoxe est que Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, en accédant au pouvoir, ont juré tous les deux de respecter cette même Constitution.
Le 17 décembre prochain, l’opposition sera dans la rue et invite le peuple congolais à se joindre à elle pour protéger la Loi fondamentale. L’Udps Kabuya rétorque que la population n’est pas avec cette opposition « qui a mordu la poussière lors de dernières élections », selon Félix Tshisekedi.
En attendant, Delly Sessanga s’est déjà jeté à l’eau dans sa campagne contre le changement de la Constitution. La semaine dernière, il s’est fait malmener comme un vulgaire citoyen par la police, un acte fermement condamné par le président de la République et le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur Jacquemin Shabani.
Le parti au pouvoir a, de son côté, annoncé des marches de soutien à l’initiative du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
L’Église catholique qui dit être toujours du côté du peuple congolais, se rend compte que les opposants qu’elle a appuyés hier sont aujourd’hui au pouvoir, mais se comportent comme ceux qui étaient aux affaires avant. Ses oppresseurs d’hier sont de son côté aujourd’hui.
LM