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Le procès sur l’assassinat de Michael Sharp et Zaïda Catalán, deux experts des Nations Unies tués le 12 mars 2017 sur l’axe Bukonde – Tshimbulu, dans le Kasaï Central, a laissé un goût d’inachevé. En effet, ce procès n’a pas permis d’établir toute la vérité sur cet assassinat, ni de connaître le sort de leur interprète congolais et des chauffeurs de moto qui les accompagnaient, a déclaré Human Rights Watch (HRW),dans un communiqué rendu public ce lundi 7 février 2022.

Malgré l’assistance de l’ONU, indique HRW,le tribunal a ignoré les pistes suggérant l’implication de hauts responsables congolais. Les Nations Unies, les États-Unis et la Suède devraient ouvrir d’urgence une enquête internationale crédible sur ces meurtres et le rôle de responsables congolais, suggère HRW.

« Pendant ces quatre années de procès, l’accusation n’a jamais cherché à déterminer qui avait planifié et ordonné le meurtre des experts de l’ONU », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal pour la RD Congo à Human Rights Watch. « L’ONU, les États-Unis et la Suède devraient reconnaitre l’incapacité de la RD Congo à enquêter de manière adéquate sur ce crime, et lancer d’urgence une nouvelle enquête internationale crédible sur l’éventuelle responsabilité de l’État dans ces meurtres. », a-t-il ajouté.

Le 29 janvier 2022, un tribunal militaire de Kananga a condamné à mort 49 accusés, dont un bon nombre par contumace, pour divers chefs d’accusation, notamment de terrorisme, meurtre et crime de guerre par mutilation. Un officier supérieur de l’armée congolaise, le colonel Jean de Dieu Mambweni, a été condamné à 10 ans de prison pour violations des consignes. Un agent d’immigration, Thomas Nkashama, figure parmi les personnes condamnées à mort. Deux prévenus ont été acquittés. Human Rights Watch indique n’avoir pas encore été en mesure de consulter le verdict complet de 146 pages.

Pour rappel, le 12 mars 2017, des assaillants non identifiés ont sommairement exécuté Zaida Catalán, de nationalité suédoise, et Michael Sharp, un Américain, qui documentaient de graves violations des droits humains et d’autres infractions au régime de sanctions de l’ONU dans la province du Kasaï – Central, pour le compte d’un groupe d’experts mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Les Casques bleus de l’ONU ont retrouvé leurs corps deux semaines plus tard, près du village de Bunkonde. Leur interprète congolais, Betu Tshintela, est toujours porté disparu, tout comme les trois chauffeurs de moto qui les accompagnaient, notamment Isaac Kabuayi, Pascal Nzala et Moïse.

Le procès s’est ouvert en juin 2017 devant un tribunal militaire à Kananga, la capitale provinciale, et une équipe de l’ONU, appelée le Mécanisme de suivi, lui a apporté appui et conseil.

LM

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