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C’est au Buckingham Palace en Royaume-Uni que la Reine d’Angleterre avait offert son hospitalité à l’ancien chef d’Etat Zaïrois Mobutu Sese Seko et à son épouse en 1973. Une rencontre durant laquelle le monarque s’était enflammée contre le couple présidentiel qui avait fait passer illégalement leur chien. Un acte très mal digéré par la Reine.

La reine dans tous ses états

Elle aura autant voyagé sur le continent africain, qu’elle en aura autant accueilli des dirigeants du continent dans son palais de Buckingham. Au nombre de ces dirigeants, Mobutu Sese Seko. Le 12 décembre 1973, l’ancien chef d’Etat Zaïrois accompagné de son épouse effectuent une visite d’État à Londres. Le couple présidentiel est conduit au palais par la Reine dans un cortège, après leur arrivée à la gare Victoria. Une visite qui ne s’était pas déroulée en bonne ambiance, à la limite près, puisque certains médias de l’époque ont rapporté la colère de la Reine face au couple présidentiel.

La reine aurait découvert que Mobutu et sa femme avaient fait passer clandestinement leur propre chien par la douane sans passer par les contrôles nécessaires lors de leur entrée au Royaume-Uni. Cela aurait pu entraîner des problèmes de santé ou un risque accru de propagation de la maladie, en particulier chez les chiens préférés de la reine.

Retraçant cette visite dans l’un de ses ouvrages intitulé : « Our Queen », l’auteur Britannique Robert Hardman a déclaré que la famille royale avait dit au couple, je cite : « sortez ce chien de ma maison, » fin de citation.

Selon son ancien secrétaire privé Lord Charteris, la reine était « incandescente. » L’absence de contrôles de santé signifie que le chien aurait pu être enragé. « Elle tremblait vraiment de colère », se souvient Charteris. La mère cheffe du Royaume-Uni effectue son tout premier voyage sur le continent Africain en février 1947.

L’attention portée sur le continent noir

Le premier voyage de la princesse Elizabeth la mène en Rhodésie et en Afrique du Sud, sur fond de fortes tensions politiques. George VI, feu père de la Reine, apporte un discret soutien au Premier ministre Jan Smuts, un Afrikaner éduqué au Royaume-Uni qui s’efforce d’améliorer les conditions de vie de la majorité noire. Son deuxième périple, 5 ans plus tard, en février 1952, cette fois-ci au Kenya, où cette passionnée de vidéo filme des éléphants, qu’elle apprend le décès de son père. Très vite, elle regagne Londres.

L’importance qu’elle attachait au Commonwealth était, elle, pleinement assumée. Elle prend les rênes du Royaume en pleine mutation alors que plusieurs africains accèdent à leur indépendance. Elle aura eu la lourde tâche de convaincre plusieurs d’entre eux à ne pas quitter le Commonwealth. Elle réussira à en convaincre certains. Très soucieuse de maintenir sa cohésion, elle avait réussi à nouer au fil des années d’étroites relations avec les chefs d’État des pays membres, notamment africains.

À l’occasion, elle contribua à apaiser les tensions suscitées par ses Premiers ministres, comme à l’époque où Edward Heath et Margaret Thatcher s’obstinaient, l’un à vendre des armes, l’autre à ne pas imposer de sanctions à l’Afrique du Sud ségrégationniste, au risque de voir certains pays africains claquer la porte de l’organisation.

La Queen n’aura jamais eu de cesse d’afficher sa proximité avec l’ancien prix Noble de la paix, feu Nelson Mandela. Il était d’ailleurs le seul dirigeant au monde à l’appeler par son prénom, et vice-versa. La reine d’Angleterre et le président sud-africain s’appelaient simplement par leurs prénoms. « On lui disait en rigolant : “qu’est-ce que c’est bien d’être toi, tu peux appeler la reine par son prénom”, se rappelle Ndileka Mandela, première petite-fille de Madiba. Je me souviens d’une fois où la reine avait téléphoné et l’appel avait été transféré dans la pièce où grand-père était assis avec nous. Ils se parlaient comme deux amis ».


Ndileka Mandela, première petite-fille de Madiba

Verre cassé d’un mythe raciste


Elizabeth II et Kwame Nkrumah

La Reine brisera un mythe avec des pas de danses dans les bras de Kwame Nkrumah, le panafricaniste célèbre. Ce n’était que le début de la fin de biens des tabous, la Queen ayant opté de se rendre en Zambie en 1979, ce, malgré l’opposition de la première ministre britannique de l’époque, Margaret Thatcher. Un geste perçu alors comme une marque de considération, et le président estima que son pays était alors traité d’égal à égal par rapport au Royaume-Uni.

Une séquence hautement symbolique pour la reine Elizabeth II qui montre, une nouvelle fois, de l’influence de la souveraine sur les événements du monde. Ce sera pour elle l’occasion de renforcer ce lien avec l’Afrique, mais aussi de mettre en exergue son aversion pour les inégalités et la ségrégation, en présidant entre autre la signature de la Déclaration de Lusaka sur le racisme et les discriminations.

Djodjo Vondi

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