priorite

La patrouille financière de l’IGF enregistre plusieurs ratés

Jules Alingete Key, Inspecteur Général de l'IGF
222Views

Depuis un certain temps, l’Inspection générale des finances (IGF) conduite par l’inspecteur général des finances, Jules Alingete, brille par des tirs mal cadrés, à travers des rapports et accusations biaisés. Est-ce par excès de zèle ou par populisme ? Personne ne peut répondre à ces interrogations, si ce ne sont les animateurs de cette structure de contrôle, qualifiée de patrouilleur des finances publiques du pays.

Tout a commencé par les menaces de l’ancien Premier Ministre Augustin Matata Ponyo. Ce dernier a menacé l’IGF dans l’affaire du Projet Bukanga Lonzo, qualifié par Matata Ponyo, de cabale politique et de l’instrumentalisation de l’IGF.

Face aux journalistes, « l’homme à la cravate rouge » avait affirmé qu’il n’a pas détourné les fonds destinés à ce projet, invitant l’IGF à démontrer le contraire.

Tirs mal cadrés

D’autre part, après deux faux rapports basés sur des simples soupçons injustifiés en l’espace de quelques jours seulement, le gendarme des finances publiques fait face à une perte de sa dignité et personnalité . Le dernier cas en date est celui du ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique ( EPST) qui a accusé l’IGF de vouloir ternir son image. Il a déclaré en réaction à une accusation de détournement de 26 millions USD, ne rien comprendre lorsque les fonds mis à la place publique n’ont jamais été disponibilisés.

Dans le lot des fausses accusations, on parle du projet Tshilejilu, relatif à la construction et réhabilitation des routes principales et secondaires dans l’espace Kasaï et à Kinshasa, où l’IGF a soupçonné le détournement de 13 millions USD. De leur côté, les responsables de l’entreprise CREC7 qui réalise les travaux, se sont dits surpris par ces rumeurs et fausses accusations. Pour la simple raison que, jusque-là, les travaux sont préfinancés sur fonds propres de l’entreprise, l’Etat n’ayant jamais versé quelque chose.

Là où le sérieux de Jules Alingete est également décrié, c’est lorsque la Justice n’a jamais convoqué l’ancien ministre de la Santé publique, Docteur Eteni Longondo, mis aussi en accusation pour avoir mal géré l’argent dû à la gestion de la Covid-19, pour son appartenance au parti présidentiel, l’UDPS.

Gendarme du gouvernement

Simple service de contrôle des finances et des biens publics rattaché au ministère des Finances, l’IGF fut placée sous l’autorité directe de feu Maréchal Mobutu lors de sa création en 1987.

Aujourd’hui, l’IGF est devenue un service incontournable du pouvoir dirigé par Félix Tshisekedi, multipliant les missions de contrôle et les apparitions médiatiques.

Pour plusieurs analystes, l’IGF roule pour le pouvoir en place, qui cherche à se débarrasser des anciens mandataires et autres gestionnaires de la chose publique, afin de placer les siens. Ils ajoutent que jusque-là, les dépenses budgétivores à la présidence de la République n’ont jamais fait l’objet d’enquête de l’IGF. Ce qui laisse d’ailleurs planer le doute sur la crédibilité des responsables placés à sa tête.

D’autres langues saluent par contre l’avènement de ce service qui selon eux, est venu mettre tant soit peu, fin à la mauvaise gouvernance qu’a connu le pays depuis plusieurs années, en mettant hors d’état de nuire, tous les Kulunas en cravate.

 

José Wakadila

Laisser un commentaire