L’empoisonnement du sénateur et ancien Premier ministre Matata Ponyo suscite des débats au sein de la population de la ville de Kindu, dans la province du Maniema. Il y’a une opinion qui voit en cela une scène montée de toute pièce en vue de susciter la pitié et ceux qui soutiennent qu’il s’agit des magouilles politiques pour l’écarter du jeu.
« On sait tous que c’est pour trouver un moyen d’échapper à la justice que Matata Ponyo parle de poison pour qu’on atténue la vitesse du processus judiciaire. Il veut qu’on ait pitié de lui, on est déjà vacciné sur ça, C’est vraiment de la blague, pourquoi durant tout ce temps il n’a jamais été empoisonné, c’est seulement lorsqu’il doit faire face à la justice que le Mapon se dit empoisonné ! Il doit faire face à la justice, nous sommes dans un Etat de droit donc c’est un motif non fondé », soutient un cadre de Cap pour le changement au Maniema.
Ceux qui croient à la thèse d’empoisonnement, parlent de ”règlement de compte”. Ils veulent qu’on laisse tranquille leur fils du Maniema pour qui la mort n’est pas une solution le pays.
”Que les médiocres se battent selon la règle, ça ne sert à rien de vouloir retrancher une tête pensante et bien faite comme Matata. Ce n’est pas normal de jouer aux jeux politiques en incluant de la triche ou des magouilles. L’idée de vouloir écarter Mapon par le poison est injuste. La RDC a besoin des gens intelligents, des hommes nobles et intègres. Entre les empoisonnements, les corruptions et les détournements, nous avons vraiment besoin de la prière et de la main de Dieu », a fait savoir un activiste des droits de l’homme.
Signalons que le 20 juillet dernier, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo a, dans un tweet, annoncé avoir été empoisonné tout en implorant la prière des congolais.
Il sied de rappeler que l’ancien Premier ministre congolais fait l’objet des poursuites judiciaires pour deux dossiers qui défraient la chronique, à savoir : l’affaire des fonds d’indemnisation des victimes de la zaïrianisation et le fameux feuilleton détournement des deniers publics dans le cadre du projet de parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
A peine il venait de bénéficier de la main levée de la justice sur son assignation à résidence surveillée dans le dossier zairianisation, il a été de nouveau invité au cabinet du Procureur général près la Cour constitutionnelle, cette fois-ci au sujet du dossier Bukanga-Lonzo. L’homme à la cravate rouge s’était fait représenter par ses avocats à ce énième rendez-vous au parquet.
Adjany Bingila (Correspondant à Kindu)