L’Union européenne continue à évaluer, cas par cas, les dossiers de chaque personnalité politique et militaire proche de l’ancien président Joseph Kabila, sous sanctions. Raison pour laquelle, lors d’une réunion du Conseil de l’Europe, tenue jeudi 9 décembre, les 27 pays membres de l’UE ont décidé de proroger d’un an les sanctions prises en 2016 contre dix anciens proches de Joseph Kabila. Ils précisent, d’ailleurs, qu’ils « pourraient en envisager d’autres, si nécessaire », note le communiqué du Conseil de l’UE. « Cette décision a été prise sur la base d’une évaluation de la situation dans le pays et des cas individuels », a précisé le Conseil.
Les dix personnes concernées, anciens dignitaires de l’armée, de la police, de l’administration ou du gouvernement, dont les noms ne sont pas mentionnés dans le communiqué, font » l’objet d’un gel des avoirs et d’une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’Union européenne », rappelle-t-on. En outre, « il est interdit aux personnes et entités de l’UE de mettre des fonds, directement ou indirectement, à la disposition des personnes inscrites sur la liste ».
Les mesures de l’UE avaient été prises en 2016, au départ à l’encontre de 16 personnes, « en réponse, en particulier, aux violations des droits de l’homme et à l’obstruction du processus électoral ». Elles ont été levées depuis pour quatre d’entre elles, dont Lambert Mende, tandis que deux autres sont décédées.
Selon son communiqué, le Conseil de l’UE » estime que les mesures existantes restent valables compte tenu de la situation politique actuelle et qu’elles sont utiles pour lutter contre l’impunité et prévenir de nouvelles violations des droits de l’homme par des acteurs étatiques et non étatiques ».
En outre, l’UE se dit « préoccupée » en particulier par de récents rapports des Nations Unies « qui mettent en évidence, dans l’espace public et sur les réseaux sociaux, une augmentation de discours et messages de haine appelant à la violence, à la discrimination et à l’hostilité, souvent dirigés contre des groupes ethniques ou des personnalités publiques ». A cet effet, le Conseil de l’UE dit qu’il « continuera de suivre de près la situation en RDC au cours de prochains mois, réexaminera les mesures restrictives en fonction de l’évolution de la situation et pourrait en envisager d’autres si nécessaire, y compris éventuellement en élargissant les motifs actuellement retenus pour imposer ces mesures ».
Parmi les dix proches de Joseph Kabila dont les sanctions ont été maintenues par l’Union européenne, figurent Evariste Boshab, Emmanuel Ramazani Shadary, anciens secrétaires généraux du parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie ( Pprd), Alex Kande Mupompa, ancien gouverneur du Kasaï central, le général John Numbi Tambo Banza, ancien chef de la Police nationale congolaise et premier suspect dans le double assassinat de Chebeya et Bazana, Kalev Mutond, ancien administrateur général de l’Agence nationale des renseignements, le général Célestin Kanyama, ancien chef de la Police ville de Kinshasa et actuellement, directeur des écoles de formation de la police, le général Amisi Tango Four, actuel Inspecteur général des FARDC, le général Ilunga Kampete, ancien commandant de la garde présidentielle sous Joseph Kabila ainsi que le général Ilunga Luyoyo, commandant de la Leni.
LM