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Y’a-t-il une main noire derrière la congolité ?

Noël Tshiani
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L’église catholique et la Mission des Nations-Unies pour la stabilité en RDC ont dernièrement souligné la dangerosité de la proposition de loi sur la congolité dite discriminatoire et divisionniste, déposée le 8 juillet, au bureau de l’Assemblée nationale, alors qu’il est impérieux d’organiser un scrutin « crédible, apaisé, inclusif”.

La réalité est que ladite proposition très controversée récolte déjà les effets escomptés. L’ensemble de Katumbi qui pense simplement qu’elle est irresponsable, mettant à mal l’unité nationale, menace donc de se retirer de l’Union sacrée.

Objectif 2023


Vitak Kamerhe et Félix Tshisekedi

Plusieurs analyses à ce sujet font état de la mise à l’écart de poids lourds ou potentiels candidats à la présidentielle 2023. Pour l’heure, les regards sont tournés vers l’ancien Premier ministre Matata Ponyo. Vital Kamerhe qui fut le premier allié du chef de l’Etat avec, sur un plateau en or, l’électorat de l’Est et actuellement en prison, passait la main à Bahati Lukwebo. Cependant, ce dernier semble plutôt jouir de ses nouvelles fonctions, occupant l’un des postes les plus prestigieux de la République : la présidence de la chambre haute du Parlement ; poste qui lui a filé entre les doigts sous Kabila qu’il régente sous Félix Tshisekedi. Bien récompensé après avoir été malmené en dernière minute par ses anciens camarades du Front commun pour le Congo, sa posture actuelle le place en bon accompagnateur, détournant son ambition de la magistrature suprême.


Modeste Bahati Lukwebo, président du Sénat

Et voici Moïse Katumbi, l’opposant républicain, que la proposition de loi vise, soutient-on, car principal challenger en vue dudit scrutin.

Par ailleurs, plusieurs questions irritantes taraudent l’esprit des congolais… Pourquoi la proposition de loi sur la congolité n’est pas née des plénières houleuses entretenues par les élus ? Pourquoi se greffe-t-elle à un élu pour y être débattue ? Ou encore pourquoi l’initiateur est un candidat malheureux à la présidentielle 2018, celui-là même à qui l’on prête des intentions de chercher à ”plaire au chef de l’Etat » ? A vous les claviers.

Qu’à cela ne tienne, les manœuvres de Katumbistes ou celles d’autres personnalités risquent de ne pas arrêter la machine en marche. Car, si une main noire sous-tend réellement ladite proposition, on pourrait se permette d’affirmer que plusieurs plans sont établis pour que les objectifs soient atteints en faveur de Félix Tshisekedi.

Pour rappel, il s’agit de ce chef de l’Etat dont on raconte sur lui ”n’être pas tranchant” dans ses propos. Eh bein, c’est celui-là même qui est parvenu à mettre fin à la coalition FCC-Cach, qui a acquis la majorité à l’Assemblée nationale grâce à l’Union sacrée. Sous ses airs débonnaires, repose un dirigeant étonnant, que même si aujourd’hui Ensemble pour le changement quittait la barque, les plans de ”l’agenda caché” aboutiraient certainement.

Et l’histoire enseigne tant. En son temps, tout a été mis en place pour maintenir l’ancien président Joseph Kabila pendant plus d’une décennie à la tête de la République démocratique du Congo, jusqu’à élaborer une constitution sur mesure ! Espérons ne pas franchir ce seuil avec celui qui s’attire les faveurs des occidentaux, qui parfois envoie des ballons d’essai trouvant écho favorable car bénéficiant du soutien d’une bonne frange du peuple. Parmi lequel : une population qui accorde foi totale au fils du sphinx, des cadres au Qi souvent remis en question pour des décisions irréfléchies à l’encontre du bien-être des congolais, des opportunistes et des marchands de sable, la liste n’est pas exhaustive…

Wait and see

 

Belomp Z.

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