Le ministère public a requis mardi 22 février 2022, des peines allant de 10 à 20 ans contre quelques prévenus, collaborateurs des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) et des combattants Maï Maï, dans un procès public du tribunal militaire de garnison Beni-Butembo, qui se tient en ville de Beni, au Nord-Kivu.
C’est au total 14 prévenus, hommes et femmes, poursuivis pour participation à un mouvement insurrectionnel, meurtre et autres.
Le ministère public a demandé au tribunal de condamner à la peine de 10 à 15 ans de prison, les prévenus Kasereka Musubao et Kambale Ngorombi, respectivement responsable et responsable adjoint de la milice du Mouvement des Combattants pour la libération du Congo (MCLC) qui opéraient à Musandaba et environs.
Et à 20 ans, le prévenu Yalala Mutokambali, présenté par le ministère public comme agent double, assurant le renseignement des Forces démocratiques alliées (ADF). Le ministère public l’accuse d’avoir facilité l’enlèvement de certains civils en avril à Molisa près de Manyama-Beu.
Les prévenus ainsi que leurs conseils de défense ont plaidé non coupables, exigeant la libération de leurs clients.
Pour les premiers, leur avocat conseil précise qu’ils se sont constitués en groupe d’autodéfense contre les attaques des ADF, après une incursion ayant causé la mort de quelques civils à Musandaba, ajoutant qu’ils avaient manifesté la volonté de se rendre aux autorités, lors du passage du colonel Mukulu, qui sensibilisait les groupes armés de se rendre.
Quant au deuxième prévenu, son avocat appuie sa plaidoirie par le fait qu’il a été courageux en s’engageant à poursuivre les assaillants dans le but de tenter de venger l’enlèvement de ses administrés. Il demande au tribunal de le libérer pour encourager les autres à riposter à la violences des assaillants. Il rejette les accusations selon lesquelles son client est membre de l’ADF.
Ces affaires ont été prises en délibéré par le tribunal militaire de garnison Beni-Butembo, renvoyant les dossiers à une date ultérieure.
Mais l’opinion publique souhaite voir des commanditaires des ADF déjà arrêtés et envoyés à Kinshasa, comparaître devant la justice pour découvrir les vrais auteurs des tueries des civils et leurs motifs.
Il y a quelques jours, les Forces armées de la RDC ont annoncé l’arrestation de Benjamin Kisokeranio, considéré comme l’un des grands chefs des ADF, ainsi que d’autres figures de proue, de différentes nationalités, dont un Jordanien.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)