Ce phénomène qui consiste à l’orientation des relations amoureuses où les partenaires s’affectionnent avec plus d’une personne en consentement éclairé de chacun, prend de l’ampleur d’une façon inquiétante. Cette nouvelle done intrigue surtout la vielle école dite conservatrice qui observe sans intervention à la disparition de mœurs bantous.
Bien que certaines ethnies congolaises reconnaissent la polyendrie, cependant, cette dernière n’est plus appliquée et n’a pas de soubassement juridique en RDC. Autres temps autres mœurs, la situation socio-économique du pays serait l’une des causes de cette nouvelle tendance qui s’installe dans la capitale congolaise, estiment plusieurs jeunes kinois rencontrés à travers les différentes rues de Kinshasa.
« De nos jours, il est rare de trouver une fille entre 17-25 ans avoir un seul amour. Et à mon humble avis, c’est la précarité dans laquelle nous vivons qui occasionne cela. La plupart de ces filles se livrent à plusieurs amours pas pour satisfaire leur libido mais plutôt pour pallier les nombreuses difficultés matérielles dont elles sont victimes ».
« Actuellement, nous sommes émancipés et pour éviter toutes formes de trahison, nous préférons définir à l’avance quel genre de relation dans laquelle nous mettons nos pieds. Il est préférable de savoir que votre partenaire voit ailleurs, vice-versa ; ceci évite des conflits et nous épargne de plusieurs surprises désagréable, entre autres, MST, chagrin d’amour,etc. Ces relations ont comme avantages : la protection mutuelle, celle-ci oblige les partenaires à se protéger à chaque escapade amoureuse en ne se laissant pas croire que l’autre est fidèle d’où on ne risque rien en allant sans se protéger. Erreur fatale qui a décimé plusieurs générations », estiment certains libertains.
« A Kinshasa, le tape-l’œil s’est érigé depuis belle lurette. Cette situation conduit les personnes à la quête de tout ce qui brille et vue la situation chaotique du pays, le polyamour semble le seul palliatif à l’handicap matériel », indiquent quelques commerçants.
« Avoir plusieurs hommes dans ma vie me protège contre l’AVC prématuré. En plus, un adage congolais relate que celui qui possède deux joues est invulnérable à la nourriture chaude. Donc allez y comprendre ! », renchérit Mlle Louise Ntalu, jeune étudiante d’une université de la place.
Nostalgique, M. Mulamba déjà octogénaire relate qu’ »à mon époque, il était honteux pour une jeune fille de sortir avec plusieurs garçons, sauf pour les femmes libres. Présentement, ça semble ne gêner personne”, s’indigne-t-il.
Si c’est par besoin physiologique ou liberté d’esprit que sous d’autres cieux le polyamour est acomodable, à Kinshasa c’est la situation socio-économique qui est à la base de cette nouvelle tendance, révèle une mini enquête à travers la ville de Kinshasa.
Serge Maheme