Celui qui était encore il y a quelques heures, ministre provincial des Finances du gouvernement Pieme, révèle une gestion basée sur le « royaume » qui caractérise depuis longtemps, les finances provinciales du Kasaï.
Hubert Ngulandjoko parle d’une chaîne bien organisée de prédation de l’argent des contribuables Kasaïens, partant de l’Exécutif à l’organe délibérant avec comme agent relais d’exécution, le dirigeant de la Direction générale des recettes du Kasaï.
Monsieur Ngulandjoko qui se veut désormais lanceur d’alerte pour sauver la province du Kasaï, dénonce dans sa lettre de démission déposée ce 29 avril 2022, l’utilisation abusive des fonds publics (recettes provinciales) au profit de certaines personnes au détriment des intérêts des contribuables, l’impunité en faveur de détourneurs des deniers publics, le manque d’une gestion orthodoxe de la chose publique et la criminalité financière.
« Quel avenir pour notre province si les finances sont à la merci d’une catégorie de personnes », s’interroge-t-il.
Deux voies s’offrent pour sauver la province : l’action parlementaire et la voie judiciaire, propose l’ancien ministre provincial des Finances.
Quid de l’action parlementaire ?
Dans sa dénonciation, Hubert Ngulandjoko accuse certains députés provinciaux d’être guidés par les humeurs et état d’âme dûs à leurs intérêts égoïstes.
Quelle issue pour une action parlementaire dont les députés provinciaux, ceux-là même censés l’amorcer, se contentent de la quotité de 30 % des recettes qu’ils perçoivent du gouvernement provincial et d’un traitement de faveur invisible dont ils jouissent de leurs pions placés à la tête de la régie financière provinciale ? S’inquiète un acteur de la société civile locale.
Quant à la voie judiciaire, certaines instances judiciaires et même l’Inspection générale des finances (IGF) seraient déjà sollicitées pour enquêter sur la criminalité financière au Kasaï, révèlent nos sources proches du dossier brandissant les accusés de réception de dépôt des requêtes.
Sylvain Kabongo